Dans l’open space, il arrivait parfois que l’une ou l’autre parle de notre petit centre en faisant mention au nombre de collaboratrices et de dossiers traités. Si cela venait aux oreilles de Mme B., immanquablement, elle s’emportait : non, non et non, le Centre (on pouvait entendre la majuscule sortir de sa gorge) n’était pas petit, pas petit du tout ! Et l’indignation la soulevait de quelques millimètres. Alors, les regards se baissaient, et on ne pouvait pas déceler l’ombre d’un sourire autour de soi. Car dans cette province assoupie, où la lutte de chacune consistait à préserver ses secrets tout en essayant de percer ceux des autres, question emploi, on était limité.
mardi 31 mai 2016
Vivre : hauts et bas
Dans l’open space, il arrivait parfois que l’une ou l’autre parle de notre petit centre en faisant mention au nombre de collaboratrices et de dossiers traités. Si cela venait aux oreilles de Mme B., immanquablement, elle s’emportait : non, non et non, le Centre (on pouvait entendre la majuscule sortir de sa gorge) n’était pas petit, pas petit du tout ! Et l’indignation la soulevait de quelques millimètres. Alors, les regards se baissaient, et on ne pouvait pas déceler l’ombre d’un sourire autour de soi. Car dans cette province assoupie, où la lutte de chacune consistait à préserver ses secrets tout en essayant de percer ceux des autres, question emploi, on était limité.
lundi 30 mai 2016
Ecrire : golden future
Tout à l'heure, dans la vieille ville, quand nous avons pénétré dans sa petite échoppe, la bijoutière nous a priés de l'excuser et remerciés pour notre patience. Il y a deux mois, je lui avais dit aucun problème et j'avais ajouté : ce qui a de la valeur prend du temps. Aujourd'hui, derrière son émotion palpable quand elle a vu combien ce qu'elle avait réalisé comblait nos attentes (c'est quelqu'un qui aime énormément son travail), j'ai senti une légère tension. Et très vite, elle s'est expliquée: un client était censé arriver. En effet, un homme d'une trentaine d'années, allure sportive, lunettes de soleil suspendues à sa chemise décontracté chic, n'a pas tardé à entrer et à manifester des signes d'attente. Il était suivi par une jeune femme pâle, qui allait sans doute se voir offrir une bague, mais n'avait, quant à elle, pas l'air d'attendre grand chose. En quittant la boutique, je me suis demandé :
Qui peut dire ce que deviendront les bagues quand elles sont emportées au loin, sous les arcades?
dimanche 29 mai 2016
Manger : tartare de saumon
Après moult essais, le plus simple se révèle décidément le meilleur :
(pour deux)
du saumon frais irréprochable
le blanc d'un oignon nouveau haché menu
un demi-concombre haché de la même manière
on saupoudre le tout de poivre rose, de sésame et de ciboulette
le moulin à sel, l'huile d'olive et le vinaigre balsamique (aussi indiscutables que le saumon) sont proposés sur la table
le pain de mie industriel me désole. Donc, à moins d'en avoir fait soi-même, juste une miche de pain maison à disposition
samedi 28 mai 2016
Vivre : la petite fille et la cloche
Dans la petite boutique de la rue Notre-Dame, il m'avait proposé en cadeau un carrelage Storytiles et, c'est juste depuis deux ou trois jours, que je vois vraiment l'image que je me suis choisie : une minuscule petite fille en robe débardeur jaune canari tire sur une corde et fait sonner une énorme cloche.
La petite fille veut-elle donner l'alarme ? Ou me sonner les cloches ? Quoi qu'il en soit, depuis notre retour, je pose deux ou trois fois par jour ma tasse de café sur la cloche (ou la petite fille) en me félicitant d'avoir pris toutes les mesures qui s'imposaient.
La petite fille veut-elle donner l'alarme ? Ou me sonner les cloches ? Quoi qu'il en soit, depuis notre retour, je pose deux ou trois fois par jour ma tasse de café sur la cloche (ou la petite fille) en me félicitant d'avoir pris toutes les mesures qui s'imposaient.
vendredi 27 mai 2016
Lire : relectures
Quand on se balade parmi les rayons des librairies, l’avalanche
de nouveaux livres et de nouveaux écrivains provoque presque une sensation de
vertige. On cherche à lire, quelque chose qui nous touche, qui nous donne à rêver,
qui éclaire notre monde. Mais on se retrouve emprunté : comment faire son
choix ? A partir des couvertures (toujours plus attractives) ? En se
fiant aux échos dans la presse (et à leur subjectivité) ? Selon la tête de l’écrivain (photographié
comme un produit) ou suivant le résumé de l’éditeur (toutes les histoires semblant se calquer sur les mêmes modèles) ?
Faut-il lire un écrivain parce qu’on a aimé ses premiers ouvrages ?
Un bon écrivain publie-t-il toujours de bons livres ? Ne cède-t-il pas
parfois à la pression de produire ?
Je constate que j'achète toujours moins de nouvelles
parutions. A la bibliothèque, les nouveautés sont proposées généreusement. Mais
souvent après en avoir parcouru le résumé ou lu les premières pages, je repose
tous ces livres, avec une impression de déjà lu. Je laisse alors les récits décanter, comme un vin, et, si l’un d’eux surmonte l’épreuve du temps, s’il se
rappelle à moi d’une manière ou d’une autre, je me lance à sa découverte avec
curiosité.
Je lis donc en décalé et
j’aime de plus en plus relire. Les relectures sont rarement des grands classiques, ou des livres réputés,
écrits par des auteurs DOP. Ce sont des livres consolatoires et enchanteurs, auprès
desquels je me sens chez moi, et qu’il m’arrive de relire, pour certains, une
fois ou deux par année.
Je réalise que chaque relecture est une découverte. Les mots imprimés à
l’intérieur sont peut-être toujours les mêmes, mais moi, j'évolue avec le temps, et mon regard de lectrice se modifie avec lui. Je reste toujours éblouie par l’histoire, le style, l’atmosphère.
Durant ces relectures, j'évolue en parfaite liberté, je saute des passages, je vais directement à un chapitre qui m’appelle juste à
ce moment-là. Connaissant bien le contenu, j’y circule comme dans une
maison amie, où j’ai mes habitudes.
Comme deux amis qui se rencontrent, mais, alors qu’il est d’usage
de s’exclamer Tu n’as pas changé !,
je constate l’empreinte du temps, mais cette empreinte n’a rien de désagréable,
au contraire, c’est comme si à chacun de mes passages, le livre me devenait
plus cher. Tu as changé et j’ai changé. Et comme c'est agréable de faire ensemble un bout de chemin.
jeudi 26 mai 2016
Habiter : ameublement
Dans un
monde idéal, je ne meublerais cette maison que d’une table, quatre chaises, un
divan et un lit. Je laisserais la maison être tout simplement ce qu'elle est, sans
apprêt. J’aime circuler dans l’espace et la
lumière. Et je déteste de plus en plus ce qu’on appelle les bibelots : tous ces
objets inutiles inutilement placés sous une couche de poussière. N'étant pas seule à occuper ces lieux, je bataille constamment autour de la notion de superflu.
mercredi 25 mai 2016
Manger : magari una pizza?
Aujourd'hui, rien de prévu pour le déjeuner et le repas d'hier soir n'avait pas laissé de restes. J'adore improviser avec trois fois rien, suivre mon envie du moment, quelque chose de simple et d'estival. Dans un petit bol, quelques fraises, pour un dessert citronné et sucré (mais pas trop) et dans un autre, quelques tomates cerise (parfumées de thym, d'origan et d'une belle huile d'olive). J'ai préparé rapidement la pâte (10 minutes au mixer) :
250 gr de farine
de l'eau à peine tiède (sur le gobelet doseur, juste à la moitié du niveau de farine)
une petite cuillère de sel
un sachet de levure sèche
une tombée d'huile d'olive
La boule a reposé pendant une heure, abritée sous un torchon propre. Quand je l'ai étalée, elle avait doublé de volume. J'ai déposé dessus un demi-bocal de tomates en conserve (préparées avec amour l'été dernier), puis deux jolies gousses d'ail débitées finement, une petite boite de thon égoutté, deux ou trois filets d'anchois, des câpres et des olives. Aucun besoin de sel, ni de fromage. Juste quelques brins d'herbes du Sud. 30 minutes au four à 220° et ... le tour est joué.
mardi 24 mai 2016
Vivre : pourquoi pas le salaire universel ?
Depuis longtemps, je m’interroge sur notre système d’aide
sociale, sur ses conditions d’octroi, ses limites et ses effets de seuils. J’ai
regardé l’autre soir l’émission Vox pop,
sur Arte, qui traitait du salaire universel et de ses propositions novatrices.
L’idée que chaque être humain vivant dans une société ait le
droit à se nourrir, se vêtir, s’alimenter et se soigner sans devoir forcément
dépendre d’un travail salarié ou d’une assistance étatique mérite réflexion. La
Finlande est en train de mettre en place cette mesure et en Suisse le sujet va
être soumis à votation tout prochainement. Des réflexions de toutes tendances
se font jour en Europe, dont les modalités d’application sont multiples, selon l’orientation
politique de leurs concepteurs.
Le principe pourrait se résumer à ceci : chaque citoyen
(enfants compris) recevrait une sorte de minimum vital (entre 500 et 1'000 euros
pour un adulte selon les pays). Il aurait droit à cette allocation de base,
attribuée sans condition. Le fonds de l’allocation universelle serait alimenté
par un impôt d’environ 25% prélevé sur les salaires. Les personnes en activité
salariée, bénéficieraient donc d'un revenu plus élevé, tout en contribuant à
soutenir le fonds du salaire universel.
Ce projet porte en lui une autre vision du travail, de
l’argent, du temps dont chacun dispose. La mise en place entraînerait probablement
un reversement radical dans nos manières de consommer, de concevoir notre utilité
sociale, de gérer nos énergies et nos projets de vie. Les inégalités existent
déjà, par les différences de revenus et d’accès aux différentes aides sociales. Mais, par la
reconnaissance du droit fondamental de tout individu à disposer de quoi vivre dignement,
on assisterait à un changement de paradigme : limitation des contrôles et
de la bureaucratie, fin de l’assistanat, ouverture à la créativité,
simplification et confiance dans les ressources de chaque citoyen. Irait-on vers plus
d’abus ? On peut en douter. S'agirait-il d'un encouragement à la paresse ? Les gens perdraient-ils vraiment l’envie de participer et d’œuvrer dans leur champ
de compétences ? Pas sûr...Voilà qui donne matière à réfléchir...
lundi 23 mai 2016
Lire : Un homme amoureux
J'ai découvert Karl Ove Knausgaard par hasard l'an dernier dans une librairie de Berne, alors que je cherchais un roman allemand adapté à mon niveau. J'ai parcouru rapidement les quatrièmes de couverture de ses romans traduits et décidé que c'était "encore" un de ces écrivains qui tournent autour de leur nombril et sont encensés par une critique aussi indulgente envers l'autofiction que par un public sensible à l'air du temps. Donc, j'ai eu un mouvement de rejet : de grâce, pas d'Angot norvégien! A ma sœur, j'ai dit non merci, sans façon.
Sauf que ... début mai, à la librairie Mollat, j'ignore comment, j'ai déposé ce roman sur ma pile. Et ensuite, instinctivement, l'instant d'après, je me suis retrouvée à le commencer sur une terrasse. Et insensiblement, mais totalement, il a fini par me happer, dans les cafés, à mon chevet, dans l'avion. Et je me suis retrouvée complètement accro. J'ai dévoré les quelques 700 pages en trois jours, il fallait absolument que j'en parle autour de moi. Je ne pouvais pas le lâcher. Je me suis efforcée de ne faire aucune recherche sur le net et d'en rester strictement à l’œuvre littéraire. Ainsi naît une addiction...
C'est que le mec sait écrire. Il sait parler du quotidien le plus banal, en fait tout un cinéma, et, petit à petit, nous entrons dans son monde, nous avons envie d'en savoir plus, nous voulons connaître la suite. Comme si nous recevions des nouvelles d'une personne proche, un ami, un alter ego. Au fond, je crois que si on est pris par cette narration, ce n'est pas tant à cause du sujet "Knausgaard", qui ne fait rien pour se poser en héros, ou en antihéros. Il ne raconte rien de spécial, il se décrit juste comme présent dans les actes de sa vie quotidienne. Un individu avec ses aléas, ses doutes, ses hontes, ses déboires. Je crois que si nous "accrochons" à son roman (récit?), c'est parce que nous nous retrouvons dans ce qu'il écrit. Le succès éditorial prend appui sur l'image, la belle gueule un peu ravagée de l'écrivain. Mais notre addiction, elle, tient simplement au fait que nous nous retrouvons dans ce qui nous est raconté avec force détails. Knausgaard, en nous narrant la relation à sa femme, l'émergence du sentiment amoureux, puis la naissance de ses enfants, la vie menée au jour le jour, ne fait rien d'autre que nous parler de nous. Il évoque par effet de miroir, avec précision, notre propre quotidien, les événements courants qui constituent l'essentiel de notre existence.
L'écrivain nous invite à être attentifs. Il nous ouvre les yeux. il nous montre que la vie est un roman. La sienne, la nôtre, celle de tout un chacun. Et il ne tient qu'à nous d'en faire une aventure.
samedi 21 mai 2016
Voyager : départs, départs
Combien de départs durant cette dernière année, vers des villes étrangères, vers une évasion passagère. Partir pour larguer les amarres, oublier les tensions, les répétitions, les obligations. M'envoler juste pour deux ou trois jours. Marcher dans des rues inconnues, humer des parfums, sourire aux passants, ouvrir les yeux, me laisser surprendre. Entendre des sonorités nouvelles, écouter la vie qui palpite, à chaque coin de rue. Goûter à tout, manger, saucer, me délecter. Etre à l’affût, en disponibilité. Sentir peu à peu mon corps s'alléger, mes membres se délier, mes épaules se relâcher. Réaliser que tout n'est pas blindé, usé, délavé. Et telles des bulles de coca, voir des envies faire surface, comme si quelque chose pouvait recommencer.
Naples / Pasolini par Ernest Pignon Ernest //// Bologne / Lucio Dalla //// Bordeaux / Quartier des Capucins
Vivre : send!
Avant, au temps du Crétacé supérieur, je ne gardais aucune copie des lettres que je postais. Avec Outlook, les "envoyés" restent là. Et il m'arrive d'en relire certains, devenus de véritables miroirs. Je parcours le mail adressé à A. en guise de vœux pour 2016. Juste avant mes amicales pensées, j'avais donné de mes nouvelles :
"J’aime de plus en plus voyager. Je me suis aperçue que je lisais de plus en plus de livres parlant de grands espaces, des écrivains voyageurs, des écrivains marcheurs. J’ai toujours mon boulot trois jours par semaine. Mais il prend toujours moins de place dans ma vie : j’ai de moins en moins besoin du travail pour me définir ou me réaliser. Je me tourne vers la création, l’écriture, la nature, les moments de calme et de sérénité, les séances de méditation, la photographie, les expos d’art. Le monde du travail salarié me paraît de plus en plus stressant et dévitalisé. Je fais ce que j’ai à faire, en essayant d'esquiver les ambitieux, les lèches-bottes et les cancans (ce qui représente certains jours un véritable slalom)."Je ne saurais mieux définir les haut-le-cœur qui me saisissent en pensant à "là-bas", là-bas où j'ai avalé trop de couleuvres et mangé trop de chocolat.
vendredi 20 mai 2016
Habiter : après-midi pluvieuse
Quand on
projette une maison, on ne s’y imagine pas dans le silence d’une après-midi
pluvieuse. Pourtant la maison existe, immergée dans un silence tout relatif (le
vent, les crissements des feuilles, les battements de la pluie contre les
vitres, le passage d'un avion). On ne projette jamais une maison où il ferait bon s’ennuyer. Or, une vraie
maison doit offrir ce genre d’opportunité.
jeudi 19 mai 2016
Lire : A piedi
Paolo Rumiz est un journaliste et un écrivain voyageur né à Trieste, que j'ai découvert l'an dernier, quand il a reçu le prix Nicolas Bouvier au Festival Etonnants-Voyageurs à Saint-Malo, pour son livre Un phare, voyage immobile. Il y racontait quelques semaines passées dans un phare, sur une île perdue quelque part entre les Pouilles et la Croatie. Comme c'est un excellent observateur et un narrateur captivant, il a su faire de cet intermède dans sa vie un véritable compte-rendu de voyage personnel et géographique.
Après cette délicieuse découverte, j'ai tout de suite eu besoin de lire quelques uns de ses autres bouquins (car Rumiz est un écrivain prolifique et original, dont je reparlerai sans doute prochainement). Je les ai chargés sur ma tablette, histoire de les emmener en vadrouille avec moi. A piedi est un tout petit livre destiné aux enfants (dès dix ans) mais qui s'adresse naturellement à un public bien plus large. Rumiz y raconte un voyage d'une semaine qu'il a entrepris seul, à pied, un jour où le besoin de partir était devenu trop pressant. Il a rallié Trieste à Pula, à la pointe méridionale de l'Istrie en empruntant des chemins de traverse.
Dans ce livre, il s'adresse à son jeune public, en lui prodiguant des conseils basiques et en faisant quelques remarques profondes et simples sur ce que signifie l'art du voyage. C'est devenu un de mes livres doudou, un de ceux que j'aime garder près de moi pour en relire à l'envi des passages, comme celui-ci :
La nostra testa è cambiata. L'uomo che non cammina perde la fantasia, non sogna più, non canta più et non legge più, diventa piatto e sottomesso, e questo è esattamente ciò che il Potere vuole da lui, per governarlo senza fatica, derubarlo di ciò che Dio gli ha dato gratuitamente, e bombardarlo di cose perfettamente inutili a pagamento. Chi cammina, invece, capisce, parla con gli altri uomini, li aiuta a reagire e a indignarsi contro questa indecorosa rapina che ci sta impoverendo tutti quanti. Il semplice fatto di mettere un piede davanti all'altro con eleganza, di questi tempi, è un atto rivoluzionario, una dichiarazione di guerra contro la civiltà maledetta dello spreco.
mercredi 18 mai 2016
Manger : les pâtes au thon et au citron
Ces bols exquis sont exposés dans le petit musée archéologique de La Canée. Je sais : rien à voir. Mais ces pâtes sont si savoureuses, qu'elles sont dévorées à peine mises sur la table, on n'a même pas le temps de penser aller chercher l'appareil. C'est une recette ludique, qui rappelle le Sud, les vacances, faite pour régaler sans se prendre la tête. Donc, sur le plan de travail, il faut :
Des spaghettis ou des fusillis, selon votre bon plaisir
Deux gousses d'ail
Un petit oignon
Un bouquet de persil plat
Un beau citron non dénaturé
Une boîte de thon de bonne qualité (je trouve qu'à l'huile il est plus savoureux)
Du piment rouge à volonté (ici : séché)
Du sel, du poivre, de l'huile d'olive
Et là, c'est tout simple : pendant que les pâtes cuisent, on fait blondir dans l'huile,en douceur, l'oignon et l'ail hachés. On ajoute le thon en morceaux au bout de quelques minutes. On rappe dessus l'écorce du citron (et j'aime aussi verser un peu de son jus, la sauce doit être assez liquide). On sale, on poivre, on pimente. On saupoudre de persil haché. Quand les pâtes sont al dente, on les verse dans la casserole. On pose une minute le couvercle pour les laisser aromatiser leur fin de cuisson.
Juste le temps d'aller puiser au frigo une honnête bouteille de blanc fruité, comme, à tout hasard, un Viognier,
Les proportions ? Les quantités ? Pour combien de personnes ? Ah! ça! j'ai toujours été incapable de le dire. A vous de voir : il en faut suffisamment pour que les convives puissent se resservir!
C'est divin! Une belle tarte aux fruits pour clore le repas. Et ... le tour est joué!
mardi 17 mai 2016
Ecrire : le titre
MAGARI est un mot difficile à traduire en français.
Il a le sens de ...
pourquoi pas ? quand il se trouve en fin de phrase et isolé, en réponse affirmative.
si seulement si placé en début de phrase et qu'il est suivi d'un subjonctif imparfait / ou d'un simple point d'exclamation.
même si quand il a valeur de concession.
aussi quand il est placé entre deux virgules.
peut-être / il se peut que s'il introduit un doute, une éventualité.
MAGARI est le mot de tous les possibles, de tous les souhaits. Le mot parfait pour débuter une nouvelle étape de vie, face au lac, le pied bandé, immobilisée mais pas pour longtemps. Juste le temps de souffler, récupérer. Juste le temps de dire adieu à tout ce qui m'a encombrée ces deux dernières années, de trier, d'élaguer, de choisir, de faire le point. Avant de repartir.
lundi 16 mai 2016
Home
C'était l'été dernier, une chaleur éprouvante, l'orage en suspension. En prenant cette photo, au tout début des vacances, je me demandais comment je pourrais arriver à cette vie sur mesure. Me voici rendue. Home, sweet home. Et un blog qui commence.
A qui est cette maison ?
Aqui est la nuit qui écarte la lumière
A l'intérieur ?
Dites, qui possède cette maison ?
Elle n'est pas à moi.
J'en ai rêvé une autre, plus douce, plus lumineuse,
Qui donnait sur des lacs traversés de bateaux peints,
Sur des champs vastes comme des bras ouverts
Pour m'accueillir.
Cette maison est étrange.
Ses ombres mentent.
Dites, expliquez-moi pourquoi sa serrure
Correspond-elle à ma clef?
Toni Morrison, Home, 2012
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