vendredi 24 mars 2017

Vivre : furtivement


Rovinj / 2016

Le chemin qui mène au village contourne ce qu’on nomme pompeusement le « château »,
une belle bâtisse début du XIXème fort bien entretenue par ses discrets propriétaires.
Son jardin arrière est clos par un mur sur lequel ondoie une vigne vierge à la belle saison.
Il y a, dans ce mur, juste au coin, un portail en bois patiné, toujours soigneusement fermé.
Le « château », bien que placée en son cœur, est certainement la maison la plus secrète du village .
Sauf que…
certains jours…
pas plus de deux ou trois dans l’année…
le portail est entrouvert (oh, très peu, juste de quelques centimètres)
Comme une invite.
Alors, immanquablement, je ressens l'envie de planter les freins, descendre et me glisser à l’intérieur.
C’est dans ces moments-là, quand mon pied se lève imperceptiblement,
que je me sens le plus proche de mes six ans.
Alors, quoi qu’on m’ait interdit, quelles qu’aient pu être les menaces,
je serais entrée

dans le plaisir électrique des palpitations surmontées.

4 commentaires:

  1. Peut-être que si tu souffles très fort sur la porte, elle va s'ouvrir et tu rentreras dans un monde merveilleux avec un lapin blanc, un chapelier fou, un valet de coeur, un canard, un oiseau jujube et tu seras la Reine de coeur. ;-) Bises Dad.

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  2. Ah... haute lisse ou basse lisse, ça donne envie de tisser des prémisses et de regarder de l'autre côté du miroir...

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  3. Derrière la porte...thème éternel... ;-)
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. ... et cette curiosité de l'enfance, de vouloir toujours aller découvrir les choses cachées ou interdites... ce plaisir des jardins défendus...

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