dimanche 31 mars 2019

Vivre : Still life / 68



C'est une mercerie sous les arcades où on vous prend, vraiment, au sérieux quand vous arrivez pour remplacer un petit bouton rouge égaré ou un mètre de ruban destiné à suspendre un nounours au rétroviseur de votre auto. On vous répondra toujours patiemment, on prendra toujours le temps. Samedi dernier, la patronne, une minuscule Vietnamienne, avec une voix de camionneur et un accent bernois impressionnant, nous a invités à entrer chez ses voisins qui organisaient une brocante.
Nous l'avons suivie dans l'escalier et avons découvert l'intérieur de ces maisons de la vieille ville étonnamment préservées depuis l'époque médiévale. Un peu intimidés, nous avons pénétré dans un appartement aux parois lambrissées, dont les pièces en enfilade donnaient sur une étroite cour intérieure. Ce puits de lumière apaisant préservait son charme d'antan. Nous avons été accueillis par un monsieur élégamment vêtu, du crocodile aux escarpins, distingué malgré tous ses efforts pour faire décontracté. Il devait appartenir à une famille pourvue d'une kyrielle de grand-tantes et certaines devait avoir récemment trépassé. Manifestement, tous ces biens hérités devenaient trop encombrants. Il avait disposé le long du corridor jusqu'à la salle à manger une palette de belles choses. Je ne cherchais rien de spécial, mais j'ai craqué pour ces tasses, en porcelaine, cela va de soi, proposées à un prix de grand distributeur suédois. 
Je commence à me méfier : quand je ne manque de rien, je pousse la créativité jusqu'à m'inventer des besoins. Je préparerai dorénavant les desserts, tiramisu et panna cotta, à même les tasses et chaque convive fera son choix. 
Je ne sais ce qui m'a le plus enchantée : dénicher les tasses des grand-tantes ou découvrir les coulisses de cette ville cent fois arpentée.

samedi 30 mars 2019

Vivre : la patience



Lyon / devant le théâtre des Célestins

Voici donc arrivée la saison où poireauter devient chose délectable.


vendredi 29 mars 2019

Vivre : lis pas ci, lis pas ça


Portrait d'un jeune marchand / Hans Holbein le Jeune / KHM / Vienne

Il fréquente en ce moment des milieux savants, quelque peu élitaires.
Il est rentré et m'a demandé : c'est quoi, la bonne littérature ?
Je lui ai répondu sans hésiter : celle dont on a besoin. Point.