mercredi 2 décembre 2020

Vivre : affinités électives

 
L'Atelier / Laure Garcin / Musée Calvet / Avignon
 
La réciprocité, ce n'est pas un rendu pour un donné. C'est bien plus simple que cela, cela ne se planifie pas.
C'est une histoire qui a à voir avec la confiance, et qui se vit dans le silence. C'est un langage, avec son alphabet, 
qui va d'une sensibilité à une autre sensibilité. Il n'est point besoin de dire. Il suffit d'être présent et de sentir. 
 

7 commentaires:

  1. Ah ! Le fameux renvoi d'ascenseur !
    Pour ce que tu dis ensuite je parle plutôt de complicité féconde, parce qu'elle rejaillit sur autrui en même temps qu'elle enrichit l'un et l'autre, complices heureux d'être et de faire ensemble.
    Disons que je tiens ces propos en pensant aux co-animations que j'ai pu connaître dans ma vie professionnelle. en particulier avec ma compagne de vie ou une complémentarité fluide se faisait naturellement.
    Une forme de réciprocité ? Je ne sais. Ce terme ne m'est pas vraiment « parlant ».

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    1. Dans la réciprocité, il y a pour moi une notion d'équilibre et d'harmonie. Sans cet équilibre ressenti, il est difficile de se sentir à l'aise avec quelqu'un, parce qu'on entre dans le domaine du planifié. Que l'on mène une activité ensemble ou pas, qu'on ait des relations obligées ou pas (il peut même s'agir d'une simple manière de se saluer) il n'y a pas besoin de calcul, seulement un équilibrage fluide - comme tu dis - et qui ne se manipule pas, ne se commande pas. Les choses se font naturellement. (j'ai écrit ce billet car ce n'est pas si évident que cela, les échanges qui se vivent dans la fluidité et la simplicité. A bien y penser, ça tient du miraculeux, un peu comme un organisme qui fonctionne en bonne santé).

      PS : encore un ascenseur ? tiens, ce soir, je vais te renvoyer l'accenteur. Ainsi, ta soirée sera mélodieuse et enjouée!

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    2. Merci pour ta réponse éclairante.
      Non, les échanges que tu évoques sont loin d'avoir tous cette qualité. Il y a aussi cette composante assez impalpable qu'on appelle « feeling ». Une sorte de toile de fond plutôt nécessaire mais dont on n'a pas vraiment la maîtrise. Peut-être à force d'en vivre, un peu plus la compréhension ? Mais ces fameux « atomes crochus » ne se décrètent pas et encore moins on ne peut les créer.
      En même temps quand les choses se font naturellement, il faut aussi les entretenir, pour que la relation soit plus efficiente, en particulier quand elle se doit d'être fondatrice ou accompagnant un service d'autrui. Et là il y aurait beaucoup à dire sur tout ce qui est managérial. Mais c'est un autre problème que je ne vais pas aborder ici.

      Sourire pour le PS !
      Belle soirée à toi également.

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  2. J'aime beaucoup de billet. Seul, le mot réciprocité me gêne un peu pour ce qu'il induit à mon sens.
    Je résumerais comme Montaigne, "parce que c'etait lui, parce que c'était moi".
    Chaleureuse soirée.

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    1. J'ai écrit ce billet parce qu'il me semble que le mot "réciprocité" est injustement galvaudé. On tend à y voir et à y mettre du calcul : donner autant qu'on a reçu. Recevoir autant qu'on a donné (cette pénible règle sociale que je n'ai personnellement jamais pu suivre de "rendre une invitation" ! Soit on s'est senti bien avec des gens et les inviter en retour se fait naturellement, soit on s'est emm... et alors... persister serait du pur masochisme)
      Pour vivre le sentiment d'équilibre qui est inclus dans la réciprocité, il me semble qu'il faut justement éviter les calculs, faire comme on le sent. Par exemple, l'estime réciproque, ce n'est pas adresser un compliment à quelqu'un qui vous en fait un. C'est qqch qui se sent. Le feeling, oui le feeling, comme écrit Alain. La spontanéité. Le sentiment. Ou alors, on se place sur l'échiquier social et ... on joue.
      Douce et lumineuse soirée!

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