samedi 4 janvier 2025

Vivre : une certaine idée du bonheur

 
Narcisse regardant son reflet / Paul Dubois / Glyptotek / Copenhague
 
On a toujours le choix.
Le malheur est toujours optionnel. 
Il y a ceux que ça dérange.
Cette liberté ne les arrange pas.
Mais... même si ça les contrarie :
on a toujours le choix.

vendredi 3 janvier 2025

Vivre : le voeu de la vendeuse blanche

 
 Portrait de la soeur de l'artiste / W. Hammershoï / SMK / Copenhague
 
Elle paraît de prime abord un peu étrange. Elle est très pâle et peu souriante. Vraiment pas engageante. On s'adresse à elle et c'est comme si ce qu'on lui dit mettait un temps infini à lui parvenir. On a l'impression qu'on la dérange. Ses mots sont des monosyllabes qui se font attendre. Ce n'est que vers la fin, quand elle plie avec soin notre chemise, qu'elle se tourne vers notre chien et dit que le sien lui ressemble... sauf que son chien a un flanc blessé. Il a été gravement brûlé. Une conversation s'engage. Elle a le regard vague, tâtonnant mais elle répond à nos questions. Son chien se trouve... au Mozambique. Un pays où elle est née et qu'elle a quitté enfant. Elle ne peut plus y retourner. Sa dernière visite date d'il y a huit ans.
Depuis... il y a eu la guerre - à vrai dire : des guerres interminables - les troupes Wagner, des désordres politiques et des ouragans. Dernièrement : le cyclone Chido et ses vents violents. Elle parle de leur grande maison au bord de la plage comme si elle l'avait quittée hier. Elle dit nous, mais quand elle mentionne son père, c'est toujours à l'imparfait. Elle reparle du chaos là-bas, les paysans, le puits d'eau potable détruit par l'ouragan, la misère, la guerre civile, les djihadistes, les intérêts énergétiques. Et à nouveau, son père, conjugué au passé, un Suédois parti en Afrique pour aider les gens à irriguer. 
On comprend alors sa peau blanche, ses yeux hagards, perdus entre deux univers, et son comportement devient soudain tellement évident, reflet de ce monde laissé là-bas et pourtant si présent. Comment vivre entre ici et là-bas, sans tangages ? Avant de s'en aller, on lui demande ce qu'on peut lui souhaiter pour cette année qui commence : la paix. Elle répète la paix. On la rejoint dans ce souhait (mon dieu, qu'est-ce qu'on donnerait pour que le monde s'arrange, au moins un peu, au moins pour l'eau, la nourriture et un toit). On gagne la sortie et on ne voudrait pas la laisser là. On se retourne, mais son regard est déjà reparti ailleurs. Dans un lointain univers que les gens d'ici ne comprennent pas.

jeudi 2 janvier 2025

Vivre : dure, dure vie de chien

 

 
Ok. Il a erré sur des routes durant ses jeunes années (disons : ses premiers mois). Ok. Il s'est retrouvé livré à lui-même et affamé. Il a dû lutter et lutter pour trouver à s'alimenter. Mais... là, il y a prescription. Depuis cinq ans, il en est à trois repas par jour. Plus goûters et friandises (officiellement, pour sa sévère véto, les yeux dans les yeux, il ne se met à l'écuelle que matin et soir). Il ne pense qu'à bâfrer. Il ne fait que renifler. Il harcèle sa dog-sitter pour obtenir du rab à longueur de journée. En ville, il va quémander des parts de sandwiches aux gens en train de déjeuner. Il me fout la honte en allant voler les boulettes des chats voisins. Il peut déceler une lichette de jambon à 200 mètres et tenir mordicus à se l'approprier.
Hier, quand il s'est mis à grimper dans un arbre pour attraper un reste de viande lancé au renard et resté agrippé à une branche, il m'a vraiment scotchée. J'ai cru qu'un ptérodactyle s'était échappé de Jurassica. Il est comme ça. Il a un trou à la place de l'estomac. Il creuse des kilomètres dans les terriers et un découvert dans mon budget. A part ça, il est adorable avec ses grands yeux innocents, implorants... surtout devant les propriétaires qui gardent quelques croquettes dans la poche de leurs blousons.

mercredi 1 janvier 2025

Vivre : quelques pas au soleil

 

première image de l'année:
le ciel, doux comme un bébé,
les nuages rosis par le froid 
rien n'a changé tout est là
puiser dans la nature de quoi
surmonter les barrières
rendre le monde meilleur
un simple vœu reçu et partagé
pas mal à faire