mardi 19 septembre 2017

Vivre : Still life / 31




La trousse de survie.
Les livres e-comprimés.
Le carnet pour noter.
De quoi peindre et dessiner.
Indispensable pour les voyages.
Avec elle l'ennui n'est jamais de la partie.
Grise sur fond rouge,
elle part se mettre au vert
au bord de la grande bleue.

lundi 18 septembre 2017

Lire : l'Auberge


Pavillon Water / Château La Coste

Ainsi l'être humain est une auberge.
Chaque matin, un nouvel arrivant.
Une joie, un découragement, une méchanceté,
une conscience passagère se présente,
comme un hôte qu'on n'attendait pas.
Accueille-les tous de bon cœur !

Même si c'est une foule de chagrins
qui saccage tout dans ta maison,
et la vide de ses meubles,
traite chaque invité avec honneur.
Il fait peut-être de la place en toi
pour de nouveaux plaisirs. 

L'idée noire, la honte, la malice,
accueille-les à ta porte avec le sourire
et invite-les à entrer. 

Soit reconnaissant à tous ceux qui viennent
car chacun est un guide
qui t'est envoyé de l'au-delà. 


Rûmî / 1207-1273


Les hauts, les bas, les sanglots longs et les mémoires courtes, 
les passages des lourds nuages, les éclaircies, tous les aléas de la vie,
les accueillir, les laisser venir, les laisser partir. A la manière de Rûmî.

dimanche 17 septembre 2017

Lire : ce qui angoissait Sei




(entre autres) :

Regarder les courses de chevaux.
Tordre un cordon de papier, pour attacher ses cheveux. (parce qu’il risquait de se casser)
Avoir des parents ou des amis malades, et les trouver changés. A plus forte raison, quand il règne une épidémie, on en a une telle inquiétude qu’on ne pense à plus rien d’autre.
Ou bien, un petit enfant qui ne parle pas encore se met à pleurer, ne boit pas son lait, et crie très longtemps, sans s’arrêter, même quand la nourrice le prend dans ses bras.(...)
On se sent encore défaillir quand une autre femme, devant vous, montre une lettre qu’elle a reçue de celui qu’on aime.

(à un millénaire de distance, Sei est proche, vivante, observatrice, pertinente, attentive à décrire son quotidien et il n'est pas étonnant qu'il soit si doux de la lire encore et encore).

samedi 16 septembre 2017

Habiter : face aux sollicitations permanentes


Gartenhaus / Paul Klee / Albertina

De « La magie du rangement »*
- emprunté, fort heureusement -
je retiens une seule et précieuse notion :
Ne garder chez soi que ce est utile ou apporte de la joie.
Mine de rien, tout est dit.

Il y a douze ans avec « L’art de la simplicité »**
le processus de désencombrement s’était amorcé :
quelques concepts intégrés
une autre manière de consommer
et bien des énergies épargnées.

Simplicité. Utilité. Joie.
Une manière de vivre, une manière d'habiter.


« La magie du rangement » / Marie Kondo
« L’art de la simplicité » / Dominique Loreau

vendredi 15 septembre 2017

Vivre : le calme, la tempête


Portrait de Filippino Lippi / Masaccio / Chapelle Brancacci / Florence 

Il pleut à verse
Le lac est en alerte
Les châtaigniers se font secouer
comme des pruniers.
Le paysage se brouille et s'agite.
Dans la maison généreuse 
qui m'offre son silence
je n’attends rien
je n’espère rien
Tout est bien. 

jeudi 14 septembre 2017

Vivre : still life / 30




Une dernière fleur de courgette.
Le lac de plus en plus hérissé.
Les premières bougies allumées.
Des châtaignes pour décorer.
Au matin, les pneus qui émettent un son mouillé.
Au soir, la main qui se tend vers un gilet.
Le soleil qui se fait désirer.
Le vent qui ne cesse d'insister.
L’automne est arrivé.


mercredi 13 septembre 2017

Vivre : le prix à payer


Bale / Croatie



Entrer dans l’automne est toujours un arrachement:
Il y a les grilles définitivement closes, des silences, des absences.
Il y a d'autres cadences, de nouvelles mélodies.
Etre réveillée par la pluie.
Ressentir de manière aiguë le temps qui fuit.
Etre submergée par des pensées douces-amères.
Renoncer à toutes les chemises légères.
Oui, c'est  le chemin de la dépossession et du frisson
qui mène à la saison que je préfère.



mardi 12 septembre 2017

Vivre : quelque chose de plus grand


Sur le ferry / 2016


Tandis que l’auto avance en lacets à travers les douces collines,
et que la conversation suit ces méandres,
je ressens au détour d'une phrase la morsure soudaine d'un mécontentement.
Morsure soudaine et irrationnelle. 

Misérable, mordue, penaude, je déglutis :
N'existerait-il pas quelque chose de plus grand?
Plus grand que les calculs sur les divers avantages et inconvénients.
Plus grand que la pluie et ses effets agaçants,
Plus grand que les perfidies, que les propos rapportés,
Plus grand que les contrariétés mille fois ruminées,
Plus grand que les taux de conversion et que les experts importants.
Simplement, quelque chose de plus grand.
Quelque chose qui s'élève, qui s’envole,
qui en appelle au vol d’une coccinelle, ou d’un goéland,
aux grands nuages rouge sang, aux étoiles jazzy pleuvant sur les passants.

Hors du cadre affligeant de nos petits soucis plombants ?

lundi 11 septembre 2017

Habiter :le renouveau


La maison de la grand-mère / Croatie

Ôter, enlever, dégager.
Faire table rase. Faire le vide.
Eprouver le sentiment du vide.
Le vide comme une douleur.
Comme une absence.
Ou comme une délivrance.
Expérimenter pleinement ce vide.
Passage obligé pour pouvoir recommencer.


dimanche 10 septembre 2017

Vivre : la seule façon de vivre


La laitière (détail) / J. Vermeer / Rijksmuseum / Amsterdam


Chaque samedi sous les arcades, il y a toujours attroupement à son étal.
Ce maraîcher avenant, qui rajoute toujours un oignon, une tomate,
qui arrondit toujours vers le bas,
qui évalue toujours à votre avantage,
attire les clients.
Ils n’ont certainement pas besoin qu’on leur fasse de cadeaux.
(qu’est-ce qu’une carotte pourrait bien changer à la vie de ces gens bien mis?)
Ils viennent à lui, je crois, pour cette générosité pleine, entière,
pour cette absence totale de parcimonie.
Il donne allègrement, ils prennent joyeusement.
Et le plus curieux c’est que probablement il en sort gagnant :
Il vend trois fois plus que ses concurrents crispés sur les dix centimes manquants. 

samedi 9 septembre 2017

Vivre : regard du débutant


Une rue de Florence / décembre 2015


A me pencher à la fenêtre
A le voir arriver de son pas confiant
Prendre la mesure d'un trésor immense.
Sans défection. Sans érosion.
Le baiser attendu se renouvelle.
Nous débutons éternellement. 

vendredi 8 septembre 2017

Vivre : la traversée de l'hiver / 12


Visitation / Mariotto Albertinelli / Offices / Florence

Il divaguait. Il devenait incontinent. Il ne comprenait plus son propre travail. L’identité de ses amis devenait de plus en plus vague.Je chérissais le temps que nous passions ensemble, peu importe ce qu’il advenait  quand le rideau tombait sur sa mémoire, sur l’endroit où il se trouvait et ce qui lui arrivait. Nous restions ainsi ensemble en nous tenant par la main, parfois des heures durant. Il pouvait rester ainsi très longtemps. C’était comme si nous méditions. Il était présent à sa façon et moi à la mienne. Et, surtout, nous étions ensemble. Le temps que nous passions tous les deux était précieux, douloureux, exaspérant. 
[Jon Kabat-Zinn, L’éveil des sens, p.281]

Oui, c’est exactement ça : mes lundis sont précieux, douloureux, exaspérants. Quand nous sommes ensemble, face à face, ces trois adjectifs se déroulent et tapissent toute la réalité. La rareté, la douleur et la crispation de ces moments s'imposent incessamment.  


jeudi 7 septembre 2017

Voyager : à travers les années


Ravenna / San Vitale

Un fragment trouvé au XVIème siècle.
Datant de 42 ou 43 après J.C.
Admiré en 2017.
Le temps n'a rien changé à la présence des visages,
aux clavicules, à cette main qu'on voudrait saisir,
à ces épaules qu'on voudrait caresser...
Quelle prestance, quelle incroyable présence
par-delà les âges

mercredi 6 septembre 2017

Vivre : les chemins de l'eau




Devant mon vélo que les racines font tressauter
Les moineaux s’éparpillent
Heureux
Dans l’eau claire que les palmes font onduler
Les poissons blonds s’esquivent.

Peureux.

mardi 5 septembre 2017

Lire : Memoria



Arte diffusait l’autre soir un documentaire consacré à Leone Ginzburg, professeur, éditeur, journaliste piémontais d’origine russe. Opposant au fascisme, il n’avait pas trente-cinq ans, quand il fut torturé à mort dans la prison romaine de Regina Coeli, en février 1944. Incroyable comme sa brève existence a pu être riche en rencontres, en écrits, en pensées, en engagements. Sa toute jeune femme, Natalia, qui l'avait rejoint à Rome, loin de leurs familles et amis, a été la seule personne autorisée à voir sa dépouille. Elle, qui deviendra par la suite un des grands écrivains italiens, a écrit ce poème, Memoria, en souvenir de son époux assassiné. 


Gli uomini vanno e vengono per le strade della città.
Comprano cibi e giornali, muovono a imprese diverse.
Hanno roseo il viso, le labbra vivide e piene.
Ti chinasti a baciarlo con un gesto consueto.
Ma era l'ultima volta. Era il viso consueto.
Solo un poco più stanco. E il vestito era quello di sempre.
E le scarpe eran quelle di sempre. E le mani erano quelle
Che spezzavano il pane e versavano il vino.
Oggi ancora nel tempo che passa sollevi il lenzuolo
A guardare il suo viso per l'ultima volta.
Se cammini per strada nessuno ti è accanto.
Se hai paura nessuno ti prende la mano.
E non è tua la strada, non è tua la città.
Non è tua la città illuminata : la città illuminata è degli altri.
Degli uomini che vanno e vengono, comprando cibi e giornali.
Puoi affacciarti un poco alla quieta finestra
E guardare in silenzio il giardino nel buio.
Allora quando piangevi, c'era la sua voce serena.
Allora quando ridevi c'era il suo riso sommesso.
Ma il cancello che a sera s'apriva resterà chiuso per sempre;
E deserta è la tua giovinezza, spento il fuoco, vuota la casa. 

***

Les hommes vont et viennent dans les rues de la ville.
Ils achètent de la nourriture et des journaux, ils vaquent à diverses tâches.
Ils ont un visage coloré, des lèvres brillantes et pleines.
Tu t’’es penchée pour l’embrasser, comme à ton habitude.
Mais c’était la dernière fois. C’était le visage habituel.
Juste un peu plus fatigué. Et le costume était celui de toujours.
Et les chaussures étaient bien les siennes. Et les mains étaient celles
Qui rompaient le pain et versaient le vin.
Aujourd’hui encore tandis que le temps passe, tu soulèves le drap
Pour regarder son visage une dernière fois.
Si tu marches dans la rue, personne n’est à tes côtés.
Si tu as peur, personne ne te tient par la main
Et ce n’est pas ta rue, ce n’est pas ta ville.
La ville illuminée n’est pas ta ville : la ville illuminée appartient aux autres.
Aux hommes qui vont et viennent, achetant de la nourriture et des journaux.
Tu peux te pencher légèrement à la paisible fenêtre
Et regarder en silence le jardin plongé dans l’obscurité.
Autrefois, quand tu pleurais, il y avait sa voix sereine.
Autrefois, quand tu riais, il y avait son rire atténué.
Mais le portail qui s’ouvrait le soir restera fermé à jamais,
Et ta jeunesse est désertée, le feu éteint, la maison vide.

Natalia Ginzburg /1944

(traduction libre)


lundi 4 septembre 2017

Habiter : l'architecte, artiste, constructeur, humaniste...



Centre Klee / Berne

La fondation Beyeler à Bâle est probablement un des musées les plus apaisants que je connaisse. Une harmonie de formes et d’espaces, ouverte sur le paysage verdoyant. Un bâtiment au service de l’art qui parle au visiteur et lui dit : viens, entre, respire, regarde, admire, sens-toi libre (oui, sans être complètement givrée, il m’arrive d’entendre des espaces parler).
Le Centre Klee... le Centre Klee, c’est autre chose : ces trois courbes en bordure d’autoroute vous bousculent et vous amusent. On y sent moins le désir de mettre des œuvres en évidence que de jouer avec le territoire environnant. Comme pari, c’est réussi, c’est spectaculaire. Mais je n’ai jamais vraiment pu admirer Klee là-dedans.
On doit à Renzo Piano des réalisations qui ne laissent jamais indifférent. Tellement variées, qu’on imagine ce bâtisseur mettre à chaque fois ses compétences au service du projet, sans vouloir à tout prix imposer sa marque de fabrique (ce qui n’est hélas pas le cas de certains architectes stars). Depuis le Centre Pompidou, jusqu’à ses constructions de Londres, Nouméa ou Berlin, ce lauréat du Pritzker Prize 1998 ne cesse de proposer des bâtiments captivants.
  
Son palais de Justice pour Paris sera achevé l’an prochain. Laure Adler l’a invité à parler de son métier, exercé depuis près de 60 ans. Sa conception : derrière tout projet, il y a des gens, des contextes, des vies. Il dit : « Un architecte s’occupe de la vie des autres ». Il privilégie la conception d’espaces publics, ces lieux qui « fécondent la ville, où les gens font des choses ensemble, partagent des valeurs.»

LA : L’architecte, est-ce un artiste ou un artisan ? Là, maintenant, en 2017 ? 
RP : C’est les deux. Bien sûr qu’on est artiste, il faut bien : les choix ne sont pas seulement rationnels. Mais il faut quand même être des bâtisseurs, des constructeurs. Il faut savoir construire et il faut aussi savoir comprendre les gens. On est des humanistes aussi. […] A neuf heures, il faut être bâtisseur. A dix heures, il faut être artiste. A onze heures, il faut être humaniste et à midi, il faut, si on peut, être à nouveau un peu poète. Mais surtout, il faut savoir construire. Il faut connaître le plaisir de bâtir.
LA : ça veut dire quoi : construire ?
RP : Construire, ça veut dire : savoir se battre contre la force la gravité, qui est une loi de la nature spécialement têtue. Il faut savoir mettre les choses de façon telle qu’elles tiennent même dans des zones sismiques. Il faut savoir reconnaître la force de la nécessité par endroits. Les besoins, les urgences. Il faut être bâtisseur dans son cœur.
Il ajoute : Construire, c’est une petite magie. Il y a toujours quelque chose de magique, d’optimiste dans l’art de construire. C’est l’opposé de démolir. .[…]
Il y a derrière ça une éthique du métier. Il y a une poésie du métier. Il y a des désirs. Il y a aussi la partie invisible de l’iceberg. La partie qu’on voit, c’est le bâtiment fini. Mais il y a une partie cachée, neuf fois plus grande. Il y a derrière ça tellement de choses. Il faut une habitude à écouter les gens. Elle est, parmi les tâches de l’architecte, la plus difficile. Ça ne veut pas dire obéir. Ça ne veut pas dire qu’on écoute et qu’après on fait ce que les gens demandent. Savoir écouter, c’est particulièrement difficile. Les gens qui ont le plus à dire, ils ont une voix faible. Quelques fois, ils ne parlent même pas. Et ça, c’est peut-être la chose la plus délicate à apprendre. 
Nous, tandis que l'interview se poursuit, on se dit qu'on pourrait l'écouter pendant des heures, cet humaniste qui ne cesse de tendre vers la perfection.



L'Heure bleue / 31.08.2017

dimanche 3 septembre 2017

Vivre : les incertitudes de l'amour


Portrait d'un homme (détail) / Michael Sittow / Mauritshuis / La Haye

Quand Bea, une amie de toujours, m’a enfin donné de ses nouvelles, après un long silence, et écrit que son mari s’était mis à « whatsapper » avec une autre, j’ai tout d’abord cru mal comprendre. Quoi ? Ce mec psychorigide, bardé de principes, ce calviniste invétéré? Cet écolo-facho qui interdisait à ses enfants les frites, la télé, les cartes Panini? What’s app serait entré dans sa vie ? Il se mettrait à chatter ? Je l’ai imaginé un instant insérer des smileys, des locomotives et des oursonnets pour sa nouvelle dulcinée. J’ai eu du mal à me retenir de rigoler.
Mais Bea va mal, très mal. Elle a passé un sale été. Elle, généreuse et maternelle artiste, n’arrive plus à peindre, ni même à ébaucher.
En m’empressant de lui répondre, à vrai dire, je regardais la corbeille à papier. Je songeais à cette longue et douloureuse relation qui me semblait n'avoir que trop duré. J'avais très envie de lui suggérer: Profite-en pour le jeter ! Vis ta vie loin de ce boulet !
Mais Bea tient à lui. Et il faut toujours ménager les sentiments d’une amie blessée. Je lui ai donc envoyé des mots tout doux qui l’encourageaient à se recentrer et à créer. Je l'ai invitée à explorer les va-et-vient de sa météo intérieure et les tracer en courbes, en couleurs, en épaisseurs. A esquisser sur le papier les vides, les coulées de lumière et les ombres,  pour parvenir un jour à se redessiner un été. Un été bien à elle. Avec ou sans smileys.


samedi 2 septembre 2017

Vivre : des choses tristes, des choses gaies


Cres

Parmi les choses tristes de l’été :
Ces papillons de nuit qui surgissent au matin
- un linge saisi, une cafetière déplacée -
et se soulèvent avec peine et s’en vont mourir
juste un peu plus loin.

Parmi les choses gaies de l’été :
Ces gelati chocolat noir pistache salée
qu’on savoure à deux, lentement d’abord,
en fermant les yeux,
puis toujours plus vite,
qui finissent par couler le long des doigts, 
attention attention, là et là et là -
dans les mouchoirs, sur le trottoir.
Qui font de ce cornet goûteux
une aventure d’amoureux.

vendredi 1 septembre 2017

Vivre : le déclic


Museo nazionale / sarcophage paléo-chrétien / Ravenne


Abonnée à "Matin magique", les envois de Marie-Pier me parviennent à la pointe du jour. C'est le décalage horaire qui veut ça : il doit être minuit au Canada et il est six heures pour moi. Parfois, il m'arrive de les lire en diagonale. Mais parfois, une illumination s'opère. Ainsi, l'autre jour, un problème qui m'a tourmentée durant tout l'été s'est subitement résolu. Le billet parlait d'oser affronter ses peurs, d'oser faire le pas :
Parfois, certaines des conséquences qu’on redoutait se réaliseront – que ce soit le jugement, le rejet ou la solitude. Mais voici ce qu’on oublie : rien de ce qu’on perd en se tenant droit n’était vraiment pour nous ou à nous, au départ, de toute façon. Et bien qu’on ne soit pas dans un film de Disney, même les moments les plus difficiles deviennent tellement plus légers, au fil du temps, lorsqu’on a le cœur bien vivant et les ailes déployées.
Rien de ce qu’on perd en se tenant droit n’était vraiment pour nous ou à nous, au départ, de toute façon. 
Marie-Pier, je te hurle "merci" d'une voix qui porte jusqu'au Canada !!!