lundi 26 février 2018

Habiter : deux ou trois choses sur elle




Il y avait chez elle une longue paroi recouverte de livres, de matériel de peinture, de souvenirs colorés ramenés d'autres  continents, une impressionnante collection de guides, des plans de villes lointaines, des monographies de peintres très différents. Son salon révélait un goût affirmé pour les couleurs vives. Je passais de longs moments face aux deux fauteuils rouge vif à me demander ce qu’elle pouvait faire dans la vie. Était-elle une enseignante aux Beaux-Arts qui aimait voyager ? une libraire qui avait un goût prononcé pour l'art, surtout américain ? une rédactrice, une journaliste qui appréciait la littérature contemporaine ? C’était quelqu’un qui avait l’habitude d’aller et de venir (pour preuve : sa cuisine fort bien équipée, avec des denrées, congelées ou pas, disponibles pour des repas élaborés). Elle aimait certainement être là, mais pas trop longtemps. L’appartement était un campement élégant, entre deux départs, entre deux découvertes. Il disait que le confort, c’est bien, mais pas tout le temps. Il disait qu'il fallait partir régulièrement se faire secouer aux quatre vents.


2 commentaires:

  1. Coucou Dad. Je me demande ce que les gens pensent de moi quand ils regardent mon intérieur...Mais je suis un peu comme celle que tu décris. J'aime bien être dans mon intérieur mais j'ai un peu la bougeotte. Ma petite escapade à Zurich en est un exemple.
    Et "être secouée aux quatre vents" ne peut qu'aider à la remise en question, à la découverte, à la curiosité, à la compréhension du monde. Bises alpines de la Sibérie montagnarde.

    RépondreSupprimer
  2. Après avoir été fan, je deviens de plus en plus réticente vis-à-vis de airbnb : trop d'abus, de spéculation masquée au détriment des natifs et des habitants. Donc j'essaie de choisir et de trier. ça marche... presque , mais je peux aussi me retrouver dans un logement sans âme, sans aucun contact avec la personne (plus on va dans les grandes villes, Amsterdam par ex. et plus on assiste à ce malheureux phénomène, avec sous-traitance d'agences, de personnel de nettoyage sous-payé). Ici, à Paris, on a fait une bonne pioche, eu des contacts perso, même si par mail et il y avait cet appart réellement habité, offert en toute confiance (il faut s'imaginer permettre à des inconnus d'entrer chez soi, d'avoir accès à nos affaires, à nos livres, personnellement je ne sais pas si je pourrais. Quand je loue, j'essaie d'occuper les lieux avec le plus de respect possible, en laissant tout en l'état, ça me paraît le minimum).
    J'espère que ZH t'a stimulée. C'est un des but des voyages, n'est-ce pas? Très belle journée, ici il vente et je vais sortir me faire secouer aux quatre vents au bord du lac (le voyage est aussi au bout du chemin). Bises D.

    RépondreSupprimer