mardi 5 juillet 2016

Voyager : le coup de la panne



Après la trop longue attente, les coups de fils ping-pong avec les abrutis du service d'assistance, la colère à peine contenue contre celui qui n'avait pas précisé "diesel", et contre celui qui n'avait pas su voir "dizel" gravé en filigrane sur le bouchon (écrit en tout petit à l'intérieur du cache protecteur), après avoir jugulé trop longtemps mon angoisse au cœur d'un paysage désertique, après avoir réalisé qu'on avait raté définitivement le dernier ferry, après avoir visualisé la chambre sinistre où il nous faudrait passer la nuit, je les ai tout à coup aperçus dans le rétroviseur.
Quand je les ai vus arrêter leur camion orange, et s'approcher d'une dégaine lente et sûre, dans la chaleur caniculaire de cette fin d'après-midi, crâne rasé, visages taillés à la serpe, cigarette sans filtre au bec, j'ai pensé : des anges!
Et, sur la bande d'urgence, leurs grosses voix dans leur smartphone n'ont pas tardé à entonner une musique séraphique .


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