dimanche 9 octobre 2016

Vivre : mode d'emploi


Pietro Longhi, La vita nova

Depuis combien de temps est-ce que je m'habille en ignorant la mode ? Des années, je crois.
C'est venu insensiblement, le besoin de confort ayant peu à peu pris le pas sur les diktats en tous genre. J'aime me sentir à l'aise dans mes vêtements (que je choisis en fonction de leur praticité non seulement d'usage mais aussi de nettoyage: ils doivent tous pouvoir passer au lave-linge à 30° et dans la mesure du possible se passer de repassage).

Mon style est simple, le moins coloré possible : essentiellement du blanc, du noir, du bleu délavé. Des textures souples, des matériaux nobles, de la qualité, de la laine, du coton, du lin, du viscose. J'aime les lignes épurées, les modèles originaux, et je n'hésite pas dépenser pour une pièce dont je sais qu'elle durera des années. En faisant du rangement, j'ai passé en revue des tuniques achetées il y a au moins dix ans. Elles sont toujours impeccables et plaisantes à porter.

Ignorer la mode ne signifie pas ne pas acheter des vêtements présentés dans les vitrines. ça signifie juste acheter ce qui plait, ce qui plaira et qui plaira encore. Je prends donc dans la tendance du moment ce qu'elle me propose en rapport à mes goûts et besoins (les pantalons stretch 3/4 si pratiques sous des tuniques, les sandalettes plates genre Tropéziennes, les Chelsea boots). Le reste, je le laisse volontiers aux fashionistas.

Du reste, ignorer les nouveautés revient très bon marché. Le plus souvent, j'achète en soldes, à 50% ou 70% des pullovers qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux qui sont étiquetés "nouvel arrivage" deux mètres plus loin. Même coupe, même composition, juste d'un ton un peu plus soutenu, juste un peu plus échancrés.

En outre, depuis que je vis à la campagne, mon style urbain ethnico-chic a viré nettement au pratico-sportif. Ici, les occasions de "s'habiller" sont rares et aller faire ses courses bien sapée, ça détonne passablement. Donc, je vais au plus fonctionnel :un jean, un haut à la coupe originale, une paire de baskets ou des bottines, peu de bijoux : mes deux trois bagues fétiches, des boucles d'oreilles, un bracelet.

Restent les accessoires, mon péché mignon. Mes armoires abritent une belle collection de sacs classieux italiens, de foulards aux couleurs chatoyantes (avec une nette préférence pour les marques danoises ou la marque Epice). Ce sont mes intemporels.

Et c'est en étant dé-modée, décalée, que je me sens vraiment libre d'être qui je suis.



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