Que dit-on quand on souhaite bon voyage à quelqu'un ? Se réfère-t-on au trajet qui va d'un point à un autre, souhaite-t-on qu'il se passe au mieux, sans encombres ni retards, sans rencontres inopportunes ni incidents déplaisants, parle-t-on d'un passage qui se termine exactement au moment de l'arrivée à bon port ?
A chaque départ, je me souhaite un bon voyage (lequel inclut selon moi le moment du départ et le moment du retour et tout ce qui se passe d'un bout à l'autre de l'expérience) et il me semble que si cette aventure ne contient aucun apprentissage, aucun dérangement, s'il s'agit d'un simple dépaysement, alors il n'y a pas eu de voyage. Il y a peut-être eu du repos, du divertissement, ailleurs, quelque part, loin, ou près, peu importe, mais point de réel voyage.
A chaque retour d'un bon voyage, je regarde les lieux qui me sont habituels avec des yeux neufs. Je fais un état de ces lieux. A chacun de ces retours, il m'arrive de dire fermement non à un certain nombre d'éléments, car mon regard se pose sur le superflu ou sur les inepties du quotidien. Il me faut alors absolument déblayer toute une série de choses pour permettre à d'autres de prendre place.
Je ramène dans mon sac de voyage bon nombre de refus et quelques ouvertures. Mon absence - ma présence à d'autres réalités - doit servir à opérer un reset, une réinitialisation de fonctionnements par trop évidents. Un voyage est par essence même une désorganisation. C'est pourquoi les voyages dits organisés me paraissent être de pures contradictions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire