jeudi 2 août 2018

Regarder : la microhistoire d'un photographe bernois


Naples / 1951

Réfugiés en Autriche / 1960

florence / 1951

 Trois minutes de silence suite à l'occupation de la Hongrie / Berne / 1956

ghetto de Varsovie / 1947


J'ai trop tardé à m'y rendre. La rétrospective consacrée à Walter Studer au Kornhausforum de Berne ferme le 5 août. Je ne pourrai pas y retourner autant de fois qu'elle le mérite. Ce photographe de presse, né en 1918, mort en 1986, a accompli un travail documentaire saisissant. Ses tirages témoignent de la vie quotidienne en Suisse dans les années 1950, mais également des ravages de l'après-guerre en Europe, de la situation au Chili à l'occasion d'un reportage sur la Coupe du monde en 1962.
Et tant d'autres sujets encore : l'embarquement de migrants vers l'Australie dans le port de Trieste, la plaine du Pô dévastée par une inondation, des manifestations véhémentes de paysans helvétiques sous-rémunérés; des personnalités de passage : Louis Armstrong, Audrey Hepburn, Grace de Monaco.

Rentrant d'Arles, je me demandais, en admirant le nombre et la qualité des clichés présentés gratuitement et dans une relative discrétion : Qu'est-ce qui fait qu'un photographe acquiert ou non de la notoriété ? Une affaire d'ambition personnelle ? Une question de territoire ? Faut-il se trouver au bon endroit au bon moment ? Quel est le prix à payer, quels sont les vecteurs de la réussite? Le succès est-il toujours mérité ?

Quoi qu'il en soit, la beauté et la force des images étaient au rendez-vous et ce fut un moment privilégié. Cette exposition a réveillé mon bon vieux fantasme, mon rêve de toujours : sillonner l'Europe et le monde dans les années 1950, 1960 et les découvrir avant les "progrès" (ou les ravages) des Trente glorieuses. Un rêve qui ne pourra hélas jamais se matérialiser, mais que j'ai vécu par la grâce de l'argentique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire