Libellule / Hilario Isola
Avant l'exposition, nous avons commencé par visiter les jardins. L'orage annoncé semblait avoir découragé de potentiels visiteurs mais épargné par bonheur ce coin du Piémont. L'air était doux, une brise légère invitait à la promenade. Des installations éphémères côtoyaient des sculptures séculaires. D'étranges insectes immobiles se répandaient sur les murs et dans les airs. Le temps semblait suspendu quelque part entre cadre royal et des horizons montagnards. Sous nos pas, le gravier se faisait murmure. Les oiseaux chantaient en mode mineur tandis que quelques jardiniers maniaient avec délicatesse leurs sécateurs. On évoluait dans un monde hors du monde, même si, tendant l'oreille, on percevait les bruissements de l'autoroute au loin.
Tout paraissait imposant, immense (comme les intérieurs que nous verrions un peu plus tard). Dans une sublime folie des grandeurs, les ducs de Savoie semblaient au XVIIIe déjà se vouloir imposants soleils et souverains. Tout respirait le calme et l'équilibre au cœur du cœur d'une modeste banlieue turinoise. Nous nous sommes retrouvés face à la grotte commandée par Charles Emmanuel II à l'architecte Amedeo di Collamonte aux environs de 1760 pour embellir ses jardins.
Dessin G.T. Borgogno / 1682
Dessin G.F. Baroncelli / 1679
Devant la grotte
La Mantide / Hilario Isola / Cascina Medici del Vascello
Plus loin, dans ce parc qui semblait conduire jusqu'aux cimes des Alpes, une mante géante dominant le potager royal nous invitait à nous mettre définitivement au vert, nous indiquait avec détermination la direction à prendre. Marche arrière ! Revenez sur vos pas ! Comment pouvez-vous ne pas comprendre ? Nous avons ralenti devant les sages injonctions de ce Green Art parsemé sur les espaces, puis, ayant embrassé Dziki du regard, nous avons dirigé nos pas silencieux vers d'autres œuvres monumentales.
Dziki / Rodolfo Liprandi
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