Le soir était tombé, magnifique, depuis longtemps déjà. La maison se taisait, et la rue en contre-bas n'émettait que quelques rares sons assourdis. Dans la paix du moment, sous les lampes timides, je me suis frayé lentement un chemin parmi les meubles. Pas après pas, j'avançais au hasard de ma balade vespérale. On n'entendait plus que mes pieds libres et bavards, la peau élastique se décollant du sol, le craquement des articulations, les tensions des muscles, dans cet espace appelé loft, celui de la vie commune, qui ce soir-là était particulièrement solitaire.
Là, dans la semi-obscurité, j'ai réalisé le luxe que c'était d'avoir un toit et le temps de marcher, sans but, à l'aventure, chez soi.
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