mardi 12 septembre 2017

Vivre : quelque chose de plus grand


Sur le ferry / 2016


Tandis que l’auto avance en lacets à travers les douces collines,
et que la conversation suit ces méandres,
je ressens au détour d'une phrase la morsure soudaine d'un mécontentement.
Morsure soudaine et irrationnelle. 

Misérable, mordue, penaude, je déglutis :
N'existerait-il pas quelque chose de plus grand?
Plus grand que les calculs sur les divers avantages et inconvénients.
Plus grand que la pluie et ses effets agaçants,
Plus grand que les perfidies, que les propos rapportés,
Plus grand que les contrariétés mille fois ruminées,
Plus grand que les taux de conversion et que les experts importants.
Simplement, quelque chose de plus grand.
Quelque chose qui s'élève, qui s’envole,
qui en appelle au vol d’une coccinelle, ou d’un goéland,
aux grands nuages rouge sang, aux étoiles jazzy pleuvant sur les passants.

Hors du cadre affligeant de nos petits soucis plombants ?

2 commentaires:

  1. Bien sûr qu'il existe quelque chose de plus grand.
    La poésie de tes dernières lignes effleure cette vérité universelle.
    C'est très vrai, et très beau, d'aspirer à autre chose que les basses contingences de considérations étriquées...
    Bravo pour ce billet, et pour la photo en parfaite adéquation.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. Les basses contingences de considérations étriquées, comme tu les nommes, occupent 95% de notre temps (au moins). Il n’y a qu’à tendre l’oreille dans les trains, dans les lieux publics. Il n’y a qu’à lire les quatrièmes de couverture de la rentrée. Cela nous concerne tous. Ce qui m’intéresse, ce sont les moments où l’on a conscience de permuter, de passer à un autre niveau. Quand quelque chose en nous réclame « quelque chose de plus grand ». Belle journée à toi, Célestine!

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