samedi 10 mars 2018

Vivre : appétit d'oiseaux





Dans cette cuisine à quelques mètres de la forêt, rien de comestible ne se jette. Je sors du freezer un pain de mie oublié, le tranche et l'envoie en direction des frênes. Arrivent dare-dare une pie, puis deux. Et un corbeau, ainsi qu’un moineau. Pas question de bouder un tel festin. Ils commencent à s'en mettre plein le gosier. Mais soudain, les voici qui se hissent sur de hautes branches. Et la queue du petit renard ne tarde pas à se montrer. Du pain, c'est mieux  que rien, maître Goupil sillonne le terrain, le museau plein. 
Il disparaît.
Serait-il loin ? 
On peut en douter : les pies, le corbeau, le moineau dodelinent tout là-haut, l’air envieux, tendu, patient. On croirait presque les voir déglutir péniblement. Entre manger ou être dévorés, ils ont fait leur choix : plus de repas.

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