Je me souviens précisément de ce moment : mon doigt sur le déclencheur devant l'entrée du numéro 9, mon impatience à l'idée de pénétrer dans le salon de la Via Santo Spirito, de déguster mon breuvage couleur d'ambre sous l'impressionnante collection de théières disposées le long des hautes vitrines et le regard absent des serveuses désœuvrées. Je me souviens et par moments je voudrais y être à nouveau, être là-bas, entendre les sonorités de là-bas, m'ouvrir à tous les possibles de là-bas (notre conversation en apparence banale mais c'est toujours à partir de propos sans importance que naissent les plus palpitants projets).
Et cependant, ici, cette année, je savoure comme jamais le plaisir de cette maison, la forêt et les arbres qui commencent à fleurir, les merles et les pies, le lac aux milles bleus sans cesse renouvelés. Cette année, la fête de Pâques s'annonce avec encore plus de fébrilité que de coutume. Tout n'est qu'attente, pépiements et réjouissance. Dès lors... regarder encore une fois les photographies, me souvenir de là-bas (la confiture de fraises dégoulinant sur les scones, la perspective de sortir longer lentement le fleuve opulent) et me sentir si bien ici, en compagnie des busards et des pruniers silencieux.
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