C'est un étrange printemps. Il n'est de jour qui n'apporte son lot d'averses et de grondements. Il peut pleuvoir parfois pendant des heures sans discontinuer et puis, soudain, voilà le ciel qui s'ouvre, les eaux du lac s'apaisent, un pêcheur s'élance, les oiseaux reprennent de plus belle et les branchages se mettent à danser. C'est un printemps frais et impulsif qui rend les voiliers timorés, qui dessine aux rives des bandes pistache et mordorées, qui donne de soudains élans de départ et d'imprévisibles envies de s'en retourner, avec des journées grises très grises, et des paysages bleus très bleus et des moments verts terriblement verts, tellement verts qu'on croit que cette couleur, on ne l'avait encore jamais rencontrée. C'est un printemps qui agace, qui perturbe, qui tarabuste, qui enquiquine et qui finit par nous cajoler. On tremble, on hésite, on range et on finit par reprendre les lainages qu'on avait remisés. C'est un printemps que les nappes phréatiques vont adorer. C'est le printemps de cette année.
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