Chaque jour apporte sa tempête. Les matins sont maussades, mutiques. Le monde se ferme, hostile. L'atmosphère se fait oppressante. Les énergies sont à la descente. La dépression du dehors s'accroche aux vestes, s'insuffle dans le moindre recoin, voudrait gagner du terrain, prendre les commandes de nos états d'âmes chamboulés, de nos espoirs déteints. On fait face à la tourmente, mais à contre cœur, à contre temps et à contre courant.
Au fil des heures, enfin, un bleu timide tente une percée. De-ci de-là, on y croirait presque, au printemps qui s'installe, prêt à entonner ses chants joyeux et dorés. Les oiseaux reprennent à chanter, un renard passe faire sa tournée. On se laisserait presque aller, on se sentirait pousser des ailes... jusqu'à... l'ondée suivante, qui emporte de plus belle branchages, housses, chapeaux et sacs et les entraine pour coiffer ailleurs des poteaux étonnés, des barrières estomaquées, des vélos renversés.
Il faut s'y résoudre : inutile de nager à contre sens, le temps n'est pas aux randonnées, rentrer, remiser bottes et cirés, se mettre lentement à siroter son thé et prendre soin de son cœur chamboulé.
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