Le soir tombe sur une journée très ordinaire - de ces journées que je préfère - le soir se pose comme une hirondelle annonçant ma saison préférée. Après des séances de cache-cache avec un ciel de plus en plus dégoutté, le soleil se pavane et renâcle à se coucher. Le chien respire et cette respiration à elle seule inonde la pièce d'un parfum doux de sécurité. Sur le chemin les dernières voitures passent, on entend les graviers sautiller. Inutile de repenser à mes actes et réalisations de la journée : je n'ai pratiquement rien fait que vivre et c'était déjà assez. Je n'ai rien fait que respirer, capter quelques ions négatifs, lire quelques lignes, recevoir l'artisan qui a bien voulu - lentement - se mettre à réparer. Je n'ai fait que partir en balade et ramener quelques branches qui dessineront ici de grands ronds illuminés. Je n'ai fait que tendre l'oreille aux sons provenant de la forêt, suivre du regard quelques nuages. Je me suis refusée à faire, j'ai refusé de m'en faire, de me faire une montagne, j'ai préféré la platitude du lac rasséréné.
Et la journée s'achève sur ce bilan peut-être dérisoire : une porte réparée, un chien qui rêve dans le noir et un grand cercle de lumière absorbant la nuit tombée.
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