détail sculpture / façade du Palais des Doges / Venise
Je me souviens de ce collègue, habitant Genève, qui était retourné dans le Jura rendre visite à ses parents. Comme il avait une course à faire, il était remonté interroger son père : "Elles sont où, les clefs de la voiture ?" Étonnement du vieillard : "Ben, sur le tableau de bord, évidemment !"
Ici aussi, pendant très longtemps, on n'a jamais imaginé fermer nos voitures à clef. Quel besoin ? La sécurité faisait partie de notre qualité de vie. Toutefois, à certains indices, il semblerait qu'on doive commencer à prendre garde (comme elle est jolie, cette expression : "prendre garde", impliquant de veiller à ce qui est, de veiller sur. Quitte à surveiller).
Il y a eu dernièrement une voisine qui n'a plus retrouvé dans sa boîte à gants le sachet contenant la monnaie pour le parcage (elle qui refuse d'enrichir des instituts et d'utiliser son smartphone comme extension de sa carte bancaire a perdu la confiance absolue qui l'animait).
L'autre jour, sur le quai de la gare, R., qui avait laissé son sac un peu lourd contre une barrière pour faire quelques pas, ne l'a plus retrouvé à sa place, mais entre les jambes d'un autre usagé. Surpris, il s'est adressé à l'inconnu, lequel s'est révélé tout ce qu'il y a de plus franc et sincère. "Ah! je m'apprêtais à aller l'apporter en ville aux Objets trouvés. J'ai cru que quelqu'un l'avait oublié. Vous savez, hier soir, des voleurs se sont introduits chez moi alors que nous étions à l'étage. Il s'en est fallu de peu qu'ils ne partent avec leur butin."
Et ces quelques fois déjà, où des commerçants commencent à se tromper largement en calculant leurs totaux ou en rendant la monnaie.
On n'arrête pas le progrès. On n'arrête pas la crise. Ce qui faisait le charme de notre vie à la campagne (sa merveilleuse naïveté, sa relative rareté) est rattrapé par le manque des uns, l'avidité des autres. Envie ? Besoin ? Tentations trop fortes ? Tensions en hausse ? Qui sait ? Toujours est-il qu'avec ces petites bulles invitant à la prudence le temps semble venu de "prendre garde", avec tout au fond de soi comme un sentiment d'Eden égaré.
Il y a eu dernièrement une voisine qui n'a plus retrouvé dans sa boîte à gants le sachet contenant la monnaie pour le parcage (elle qui refuse d'enrichir des instituts et d'utiliser son smartphone comme extension de sa carte bancaire a perdu la confiance absolue qui l'animait).
L'autre jour, sur le quai de la gare, R., qui avait laissé son sac un peu lourd contre une barrière pour faire quelques pas, ne l'a plus retrouvé à sa place, mais entre les jambes d'un autre usagé. Surpris, il s'est adressé à l'inconnu, lequel s'est révélé tout ce qu'il y a de plus franc et sincère. "Ah! je m'apprêtais à aller l'apporter en ville aux Objets trouvés. J'ai cru que quelqu'un l'avait oublié. Vous savez, hier soir, des voleurs se sont introduits chez moi alors que nous étions à l'étage. Il s'en est fallu de peu qu'ils ne partent avec leur butin."
Et ces quelques fois déjà, où des commerçants commencent à se tromper largement en calculant leurs totaux ou en rendant la monnaie.
On n'arrête pas le progrès. On n'arrête pas la crise. Ce qui faisait le charme de notre vie à la campagne (sa merveilleuse naïveté, sa relative rareté) est rattrapé par le manque des uns, l'avidité des autres. Envie ? Besoin ? Tentations trop fortes ? Tensions en hausse ? Qui sait ? Toujours est-il qu'avec ces petites bulles invitant à la prudence le temps semble venu de "prendre garde", avec tout au fond de soi comme un sentiment d'Eden égaré.
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