lundi 16 octobre 2017

Vivre : l'absence


Palais des doges / détail chapiteau /Venise 


Ça me prend parfoisÇa arrive par des détails somme toute banals.
La fille adulte et son père étaient assis à la table d’à côté. 
Ils  échangeaient avec complicité dans cette salle aux fumets alléchants
C’est dingue, ai-je pensé, de pouvoir rencontrer ainsi son père, 
et l’écouter parler avec bienveillance et bonne humeur de ses voyages,
l'écouter parler avec désinvolture de tous ses savoirs. 
C’est dingue, d'avoir un père. Cette figure protectrice, ce regard tendre.
C'est dingue, tout ce que je n’ai pas eu, tout ce que j'ai un jour perdu à jamais.
Et quarante ans d'absence m'ont déchiqueté le cœur...

5 commentaires:

  1. Coucou ma Dad. Une douleur sourde. Qui transparaît dans ce texte. Une fille sans son père.
    Je crois que j'ai de la chance. Même si mon père est un taiseux et moi aussi je crois quand je suis avec lui. On échange avec parcimonie. De politique, des affaires du village, du tourisme, de la marche du monde. De montagnes aussi. Beaucoup. Quand j'étais petite, je devais le suivre presque en courant sur les chemins de montagne car il marchait tellement vite.
    J'ai de la chance oui. Et je comprends cette douleur que tu exprimes. Car je sais que quand je vais perdre le mien, il y a une grande déchirure dans ma vie. Je t'embrasse bien fort et te souhaite de passer une très belle journée dans ces belles couleurs automnales.

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    1. Profite, chère Dédé, de ton père, de sa présence et de son accompagnement (je crois savoir qu'il prépare aussi la meilleure fondue du monde, hein?). Profite, car rien n'est évident, ni banal, ni dû et la tendresse d'une père est chose tellement précieuse... Et quand la déchirure viendra, tu garderas précieusement dans ton coeur le souvenir de tous ces moments partagés et tu pourras te connecter à son souvenir et les choses te sembleront plus acceptables...

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  2. Oui, Dédé, il y aura une grande déchirure indélébile dans ta vie.
    Je le sais pour y être passée il y a un peu plus d'un an. Et en même temps, la joie revient toujours après la peine.
    Comme un fil de transmission de pensée entre lui et nous, qui nous dit, vas-y continue !
    ce n'est ni une chance que le tien soit encore vivant ni une malchance que le mien soit mort.
    Juste la vie qui sourd lentement dans nos peaux, dans nos pores, et qui un jour s'échappe par nos racines.

    Dad, je ne sais plus, je crois que tu n'as pas connu ton père c'est ça ? Il est parti ? Ou il est mort très jeune (pardonne moi de te poser ces questions) C'est juste pour mettre un mot sur cette déchirure que tu évoques.A te lire, il semblerait que tu ne l'aies pas connu.
    Quoi q'il en soit, ton texte est poignant et beau.
    Et il me remue les tripes.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  3. Mon père est mort d'un cancer, Célestine. Il a été malade durant toute mon adolescence. En fait, depuis mes 14 ans, il était là sans être vraiment là, la maladie et les traitements planaient sur notre vie de famille. J'en garde bien sûr des souvenirs d'enfance, mais un père fort, une présence rassurante quand on s'achemine vers l'âge adulte, un compagnon un guide quand on vit sa vie d'adulte, je ne sais pas ce que c'est. Je me suis construite autour de ce vide. Mais parfois, le manque se manifeste. Je ressens le manque de protection de manière aiguë.
    Vous deux : je sais que la perte d'un père aimé est toujours douloureuse, quel que soit l'âge. Cependant il me semble que perdre son père à l'âge adulte est une chose dans l'ordre des choses. C'est la vie qui veut ça. Les parents sont censés mourir avant leurs enfants. Et, si les pères laissent à leurs fills des souvenirs de bonté, de présence aimante, cela me semble la chose la plus belle qui soit. Douloureuse, mais belle. Perdre quelqu'un de précieux, qui a su / pu assumer son rôle d'éducateur jusqu'au bout, ça fait mal, mais quel privilège! Je pense que la fille du restaurant pleurera fort quand elle perdra ce père-là... en même temps, que leur relation semblait belle!

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  4. Coucou ma Dad. Je ne savais pas tout cela sur ton papa et j'imagine ce que tu as dû ressentir durant toutes ces années. Mais je suis sûre qu'il y a une partie en toi dans laquelle vibre ton papa, d'une manière ou d'une autre. Et je pense, d'après ce que j'ai lu, qu'en tant que maman, tu as transmis ce qu'il t'avait donné. Et c'est cela qui est beau, cette continuité qui perdure, envers et contre tout. Je t'embrasse et attends le post du jour. ;-)

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