jeudi 14 décembre 2017

Vivre : les lots de décembre





Parmi les choses affligeantes de décembre :
Un clown désemparé, avec ses pauvres ballons, dans la neige qui fond.
Trois musiciens aux manteaux rapiécés massacrant un chant sans conviction.
Des échos de conversations faites de soupirs et de résignation :
(vivement mais vivement janvier, que tout ce tralala soit terminé)
Devant la gare, les visages blafards de ceux qui quémandent et se font rejeter.
Dans les vitrines d’enseignes aux noms différents, des tonnes de vêtements,
des vêtements gris et noirs, semblablement désolants,
évoquant leur désolante confection à l’autre bout de la terre.
Les mines crispées de gens privés de joie, irrités contre les caissières.

Parmi les choses fastueuses de décembre :
Le soleil impudent, qui, en toute fin de journée, s’invite dans l'horizon et l’ennoblit d’or et de lumière.
Cette bande de dentelle rose qui ourle alors le Jura, comme une aurore, comme un jour nouveau,
cette bande rose qui chante et nargue l'ombre et se rit de la nuit à l'infini .


2 commentaires:

  1. Coucou ma Dad. Je suis toujours très partagée sur cette période du mois de décembre. Quand je vais dans la grande ville, je me sens happée par cette frénésie commerciale qui pour moi n'a aucun sens. L'autre jour à L.. j'ai dû attendre un grand moment pour trouver une place de parc, c'était la foire d'empoigne. Idem dans les magasins. Je n'aime pas être dans cette ambiance de courses aux cadeaux.

    Mais il y a aussi de bonnes choses. Je me réjouis d'aller dans la capitale S. ce samedi. Il y a un joli marché de Noël avec des produits du terroir, j'espère trouver quelque chose de sympa pour mes parents. Et puis il y a le chemin des crèches, confectionnées par les communautés et c'est très sympa de voir comment les gens appréhendent la nativité.
    Et un petit verre de vin chaud, voire deux ou trois. :-)) Avec un peu de fromage et de la viande séchée.

    Mais reste ce sentiment d'incompréhension. Les gens tournent comme des hélices à la fin de l'année, se plaignent d'être stressés mais continuent dans le même modus operandi, année après année. Au lieu de mettre un frein et d'inventer une période de fête à la hauteur de leurs attentes.

    Prendre du recul, mettre de la distance, écouter le silence, c'est ce que je trouve maintenant dans ces montagnes. Et j'en suis contente. Et quand il faut sortir pour me mêler aux autres, je choisis soigneusement ce que je vais faire. Et la petite mésange qui mange dans la mangeoire dehors, ballotée par le grand vent et la neige me ravit à l'instant. Vivre simplement.
    Bises alpines très venteuses et très enneigées. Ma balise émet encore dans la neige mais jusqu'à quand? :-))

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  2. Hello, Dédé,
    Je comprends et partage ce que tu dis. Ce qui m'a inspiré ce billet, l'autre jour, c'est un passage éclair à Y. pour quelques courses. J'ai trouvé miraculeusement à me parquer, et j'étais ravie : celui qui me précédait avait laissé une heure dans l'horodateur... eh bien! Je peux te dire que celui qui a pris la place après moi devait être ravi lui-aussi car il restait encore pas mal de temps de parcage payé! A mon retour, vers 16 heures, le ciel sombre, maussade s'est déchiré et là, là, ça a été comme un miracle, un splendide moment qui a fait oublier toutes les misères de décembre, la pluie, les désagréments en tous genres. La nature est magnifique et offre des cadeaux gratuits. Je comprends aussi ton goût pour les marchés de Noël, quand ils sont authentiques, bienveillants, quand on retrouve le sens de la fête, la fête des sens (odeurs, musiques, produits savoureux). Bonne journée, ma chère Dédé (j'espère que ton contact de lundi s'est bien passé). D.

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