dimanche 27 septembre 2020

Vivre : la traversée

 

Grand St Bernard_neige_

Nous sommes passés de l'automne à l'hiver et de l'hiver, ayant perdu nos repères, à une sorte d'éternité. Il y avait quelque chose de solennel dans les adieux répétés : les convois de vaches, les portes et volets clos, les camionnettes qui patinaient devant des maisons abruptement délaissées. Un gros renard fuyait, assurait ses arrières, tandis que nous traversions ce qui deviendrait le cœur du cœur de l'hiver. En voyant le lac fumer, nous nous sommes demandé : qu'étaient devenues les oies ? et les poissons qui l'autre jour encore se doraient dans la lumière ? Nous avons quitté la montagne, lassée, sillonnée, épuisée par toutes les randonnées, par tous les arrêts pipi, tous les souvenirs, tous les cris et nous avons pris une dernière photographie.





2 commentaires:

  1. Ces images sont extraordinaires. Dois-je comprendre qu'en l'absence de légende, vous en êtes l'Auteur ? Graphiquement marquantes elles témoignent par ailleurs d'un moment exceptionnel. Emotion dont je vous remercie, je ne verrai sans doute jamais tel spectacle ...

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    1. OH merci! Je ne crois pas que ce sont les images qui sont extraordinaires : c'était la réalité. Il a brutalement neigé sur le col du Gd St Bernard le week-end dernier. Nous craignions de ne pas pouvoir passer. Pris de court, les gens avaient tout fermé, leurs cafés, leurs refuges et emmenaient dans l'urgence leurs vaches en camion. C'était intense, solennel. J'ai juste fait quelques clics. Je me contente de faire clic quand je suis inspirée (et le monde, vous serez d'accord je pense, est profondément inspirant!).
      PS : j'aurais dû légender, mais cela aurait ancré le post dans la réalité, or il y avait qqch d'irréel dans ces moments.
      PS2 : j'ai énormément aimé vos trois photos avec enfants délurés, remplis d'énergie. Voilà un autre beau spectacle!

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