La femme avait écrit : "si personne ne vient la chercher d'ici lundi, elle finira au petit bois".
Mince alors ! Un meuble comme ça, offert avec sa frise en écriture
gothique et sa date magique "1842". Cette année-là, Élisabeth s'était
mariée et avait emporté ses affaires et ses rêves dans la maison où elle allait fonder famille. Quelle avait bien pu être la vie de cette
inconnue... et quel fut le cheminement de cette armoire au fil du
temps... quels biens lui a-t-on confiés ? quels mots devant elle prononcés ?
Il est permis d'imaginer... des vêtements, des draps, du linge soigneusement reprisé
entre lesquels parfois se glissaient une lettre, un billet, des espoirs,
des secrets...
Pas question de laisser pareille merveille partir en fumée! Mon voisin C. a bien voulu aller la chercher au fond de la grange où elle se languissait. Puis, en bon menuisier, il l'a soigneusement restaurée, cirée et finalement dressée bien en vue
dans notre entrée. Un objet unique, avec toute son histoire, avec de
beaux tablars, cent-quatre-vingt ans au compteur, des années de bons et loyaux services et devant elle un avenir plein de promesses. La voici prête à poursuivre sa vie dans un univers contemporain. Tout est bien.
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