détail fresques / Collegiata di Sant'Orso / Aoste
C'est dans la librairie Felitrinelli de Padoue que j'ai entendu parler de cette auteure française qui cartonne dans l'Hexagone et à l'étranger (en Italie en particulier). Pas question de la lire en traduction, je me suis promis de me procurer un de ses bouquins dès mon retour. Je voulais connaître cette écrivaine à succès qui m'était chaudement recommandée.
Il y a des livres qu'on devrait idéalement lire dans des moments très particuliers : dans les longues heures qui suivent une intervention chirurgicale, en congé maladie pour cause de burnout carabiné ou dans un aéroport où l'on est confinée par un très long retard. Des livres sans prise de tête, pourvus d'une histoire déroulée avec suffisamment de talent, dans un style assez convenu et peu exigeant, capable de vous entraîner, loin, ailleurs pendant longtemps (en l’occurrence : le long de 761 pages).
Il y a des livres qu'on devrait lire dans des moments bien particuliers et c'est peut-être le cas de tous les livres : ils devraient arriver dans votre vie juste au moment où vous en avez besoin. Il se trouve que je ne suis pas en convalescence, ni en burnout, ni bloquée dans un aéroport. Je me suis quand même forcée et j'ai tenu jusqu'à la page 211. Là, avant qu'il me tombe des mains, et par simple curiosité, je me suis précipitée pour parcourir les dernières pages : tout à fait prévisibles. Les mots de Kit de Waal me sont venues à l'esprit : "Life is too short to finish books I don't like".
Il y a dans ce roman (ou thriller ?) quelque chose d'attachant qui rappelle Anna Gavalda dans "Ensemble, c'est tout". Peut-être une maîtrise de la narration, une manière de dérouler le récit, de dépeindre l'amitié, la différence, toutes sortes d'injustes souffrances et quelques justes revanches. Le livre n'est pas mauvais. Il n'est pas bon non plus. Il se laisse lire. Tellement lisse qu'il lasse. C'est un roman destiné à être un bestseller, avec ce qu'il faut de bons sentiments, de termes et de thématiques dans l'air du temps. On y trouve un "lourd secret" et "un passé énigmatique", "des liens extraordinaires"et "un suspense implacable". Contenant des phrases courtes et des chapitres brefs, incluant beaucoup d'extraits de chansons et des rebondissements à chaque fin de chapitre (tellement de rebondissements et de secousses qu'on peut finir par en avoir la nausée), il pourrait servir de base à un scénario, une série télévisée qu'on proposerait en six épisodes les soirs d'hiver.
Son titre ? Pas la peine de le donner. Il est unique et il est dupliqué à l'infini. Il suffit de parcourir tous les présentoirs très colorés, dans les supermarchés ou les librairies. Une fois acheté, pas de double peine : se hâter de le remettre en d'autres mains. Ce qui est certain : la vie est trop courte pour lire les livres dont on n'a pas besoin.
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