Après trois ans, retrouver ce joli village où l'on se sentait bien, sous la tonnelle du Petit Jardin, déambulant dans les ruelles, tendant l'oreille aux appels des chats et des chiens. Être frappés : les rues ripolinées, quelques noms qui s'effacent sans laisser d'adresse, boîtes à lettres oubliées, remplacées par des noms élégamment gravés, image d'une commune en passe de se gentrifier. Des habitants partis, d'autres qui s'installent (deux mois par année). Qui aménagent des piscines derrières leurs murs restaurés. D'autres silhouettes, d'autres accents. "C'est mieux que de laisser les maisons tomber en ruine, me glisse R. Les murs restent debout." J'acquiesce, pensive : un supplément de prestance contre un effacement de présence. Le paysage gagnerait donc au change ?
Sur cette photo : un indice significatif : le changement de serrure.
RépondreSupprimerUn signe extérieur de possession.
Cela dit c'est partout, dans les villages, les vieux quartiers des centres-villes. Les quartiers « vieille-ville » qui était souvent synonyme de pauvreté, sont devenues à des prix exorbitants du mètre carré.
J'ai bossé plusieurs années dans un de ces maisons réhabilités (c'est pas moi qui payais le loyer !) Et j'ai vu peu à peu disparaître toutes les petites échoppes d'alimentation et autres au profit de boutiques Hermès, Dior et autres petites entreprises…
Seul le petit bistro du coin que nous fréquentions est demeuré longtemps… jusqu'au départ pour le cimetière de la proprio…
Mieux ? Moins bien ? Au final, j'opte pour mieux : il n'y a plus de taudis. Curieusement on les a classés monument historique et entièrement restaurés avec mes impôts. Mais de toute façon, dans 15 ans ce sera sûrement tout autrement… enfin si Poutine n'a pas bousillé la planète d'ici là !…
Oui, je suppose que ces changements de population et d'affectation des centre-ville et de certains quartiers ont toujours existé et font partie de l'évolution urbaine. Dans l'idéal, ils pourraient rester vivants, avec une population de résidents à l'année, quelques commerces qui animent la vie des lieux, un pourcentage déterminé.de locaux commerciaux / administratifs et de résidents saisonniers. Ce qui est regrettable, c'est quand ils changent carrément d'affectation : plus de population locale, plus de boulangerie ou de bistrot, école fermées, plus de médecin ni de pharmacie. On rêverait d'une solution intermédiaire entre désolation / décrépitude et restauration impeccable dénuée de vie.
RépondreSupprimerPour parler de régions rurales, quand on arrive dans certains villages, certains sont encore "habités", les locaux trouvent du travail sur place ou dans une ville proche, avec un peu de chance il y a aussi une petite librairie. Ils restent vivants tout au long de l'année, bénéficient de l'apport du tourisme, mais de manière modérée. Certains autres sont refaits à tel point qu'on dirait des villes fantôme (cf. Lacoste, je crois que tu connais). D'autres sont progressivement abandonnés par les familles et sont vendus, maison par maison et c'est le cas de ce joli village en plein changement.
Mais... les choses sont peut-être en train d'évoluer dans le sens d'une réhabilitation des zones rurales : peut-être que la crise économique verra le retour d'habitants dans les campagnes, qui sait ? Une maison, avec un jardin, des poules, un job à temps partiel, des besoins reconsidérés à la baisse, peut-être que cette vie plus modeste sera attractive pour toute une catégorie de gens développant d'autres valeurs?
Toute belle soirée!