Allégorie de l'Astronomie / Tombe de Fabrizio Ottaviano Mussotto / Giovanni Duprè / Camposanto / Pisa
Sur le quai de la gare, elle observait les gens, montant, descendant, faisant les cent pas, courant pour attraper leur correspondance, se bousculant, se remerciant, confus, pour un parapluie oublié et miraculeusement tendu, adoptant des mimiques irritées quand d'autres voyageurs se mettait en travers de leur chemin, ressemblant à ces fourmis sillonnant le monticule de leur fourmilière qu'elle aimait tant, enfant, observer durant des après-midis entières, tarabuster parfois à l'aide d'une brindille, fascinée par leurs trajectoires survoltées, organisées mais si aisément agitées.
Puis, quand son train arrivait, elle estimait en avoir assez vu et tirait un livre de sa poche, bien décidée à ne rien perdre du voyage, à ne parcourir qu'une ligne à la fois, sans sauter ni esquiver ni changer de voie, absorbée par le discours, décidée à rester sur les rails qui gentiment la berceraient jusqu'à la fin du trajet.
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