Sur la plage de Viareggio / 1906 / Philippe Klein / Niedersächsisches Landesrmuseum Hannover
Dans la torpeur de cet été, il y a des lenteurs et des langueurs, un fort sentiment de vacance, des choses qu'on préfère garder à distance, des envies de départs sans cesse reportées, des nouvelles qu'on préfèrerait laisser de côté, des baignades de rigueur, des bouteilles sublimes qu'on choisit au coup de cœur, de longues plages de lecture, et le chien qui va qui vient qui revient en pleine lumière qui s'allonge sur les lattes bouillantes... qui finit par aller s'affaler dans l'ombre fraîche du cellier... pour mieux remonter, se mettre à laper et recommencer sa ronde. On jurerait qu'il tient à veiller sur la maison le temps que des heures plus raisonnables veuillent bien s'annoncer.
Tapie dans l'ombre, on lève la tête et on médite sur toutes sortes de réclusions, sur le passé qui ne reviendra pas, sur ce qui fut, ce qu'on n'a pas, ce qu'on aurait pu si seulement on avait su. On se sent très proche de cette petite Anne de quatorze ans, on la comprend tellement, on la rejoint dans son enfermement. On suit ses mots tandis qu'elle remplit vaillamment ses pages. On est avec elle. On fait corps avec ses tracés. Sauf que nous, on connaît déjà la fin du cahier.
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