rien à vouAar
Le matin, et même après deux douches froides, et malgré quelques longueurs préalables en bassin, la rivière me paraît toujours frisquette, quinze, dix-sept. Les canards perchés sur le canal cancanent à mon arrivée (j'aimerais bien les y voir, et de toutes façons leurs moqueries glissent sur moi comme l'eau sur les plumes de leurs congénères). En brassant vigoureusement, je pense à l'après-midi, à ces moments où des perles de sueurs vont fatalement sillonner mon visage, où mon corps se sentira pris dans un hammam sans issue de secours, où j'aspirerai à parcourir des polars du grand Nord. Alors je perçois mes grelottements avec un certain bonheur. J'emporte au fil du courant le souvenir ces frissons-là. Je les emmagasine pour plus tard. Leur seule évocation rafraîchira mes soirées sauna. La climatisation, dans le fond, est aussi affaire de mental froid.
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