mercredi 23 mai 2018

Voyager : sur l'île


L'aéroport régurgitait sans cesse des flots bruyants et saccadés comme un évier définitivement obstrué. Les cars s'efforçaient d'éponger, les autoroutes de dégorger. Mais rien n'y faisait : le mouvement semblait destiné à s'amplifier.
Comment faisait donc l'île, comment faisait-elle face ?
Elle opposait je crois ses falaises imperturbables, ses arbres obstinément ancrés aux rochers, la force inusable de ses coquelicots butés. Elle opposait la tranquille assurance de ses terrasses, de ses oliveraies. Elle opposait son calme à toute offense. Elle prenait son mal en patience.

2 commentaires:

  1. Coucou Dad. Je voyage je crois pas mal. Mais je suis de plus en plus en proie à de grands questionnements par rapport à mon empreinte écologique. Voir d'autres choses, oui, mais à quel prix?
    L'année passée, je suis allée sur la côte amalfitaine. C'était au mois d'avril. J'ai découvert une petite merveille de beauté mais malheureusement envahie par des flots de cars et de voitures. La route du bord de mer étant très étroite, la circulation était infernale.
    Je me suis alors demandée comment faisaient les gens de l'endroit pour supporter de tels désagréments. Est-ce que la manne touristique doit prendre le pas sur les questions d'écologie?
    Que dire aussi des Cinqueterre qui subissent le même sort?
    Avec la mondialisation des échanges et des mouvements de personnes, il n'y a plus de saisons touristiques. Toute l'année, les voyageurs se pressent ici et là. Et je crois que je comprends des villes comme Venise ou Barcelone qui veulent dire "stop".

    Alors? les voyages?
    Vraiment?
    Bises alpines

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  2. C’est une question que je me pose régulièrement (et provenant d’une région toute proche de Venise, ville que je connais très bien depuis près de 60 ans, la question devient lancinante). Notre mode de voyager doit être repensé. La manière dont les pays accueillent la manne touristique également, car, tout étant systémique, les abus des uns ne vont pas sans les abus des autres.
    Cette question s’insère aussi selon moi dans un contexte plus large : comment consommons-nous en règle générale. Comment achetons-nous ? Comment nous nourrissons-nous ? Comment communiquons-nous ? Comment utilisons-nous tous les moyens technologiques mis à notre disposition (les réseaux sociaux par ex.) ? On ne peut pas imaginer que nos simples « clic », nos messages, nos échanges WA et autres ne coûtent que le montant de nos forfaits. Le coût est en réalité très élevé en matière et en gaspi énergétique. Même si cela ne se voit pas.
    Suis d’accord avec toi : Nous sommes appelés à remettre nos comportements en question. Tous nos comportements. Au régime amaigrissant. En fait, j’avais commencé déjà ce matin : j’avais supprimé une bonne moitié de mes blogs et sites conservés en favoris. Cela me libérera du temps, de l’espace et des énergies... pour... rêver, créer et écouter mes chers oiseaux. Belle journée, ma chère Dédé !

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