vendredi 8 février 2019

Regarder : quand Picasso était triste


 
Les deux frères / Picasso / Kunstmuseum / Bâle / 1905 

 
Femme de l'île de Majorque / Picasso / Musée Pouchkine / 1905


Les adolescents / Picasso / Musée de l'Orangerie / 1906


Ils étaient là. Ils étaient là, on aurait dit une réunion de famille, rassemblant des membres dispersés aux quatre coins de la terre. Ils étaient là, maigres, nus, déguenillés, tristes, désespérés, somptueux. Ils étaient là, ils avaient tous fait le voyage, les célèbres, les connus, les reconnus, les discrets, les émigrés, les cachés. Ils étaient là, seigneurs et miséreux, éprouvés et mystérieux. Ils étaient là, bleus, roses, pâles, figés, pensifs, objets de tous les égards et de mille attentions. Ils étaient là, indifférents et superbes, défiant le temps, beaux au bois dormant, belles aux doigts tremblants, que seul le regard pouvait embrasser, depuis plus de cent ans.


2 commentaires:

  1. Coucou. Ce ne sont de loin pas les oeuvres que je préfère du grand Maître. Mais elles ont un côté mystérieux, presque diaphane qui fait qu'on s'enfonce dans le tableau doucement et qu'on n'en ressort plus. Bises alpines en plein dans les natures mortes. (Je ne sais pas si je vais en ressortir vivante). ;-)

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  2. Hello, chère Dédé. Natures mortes ? Je t'avouerais que je déteste ce terme. J'aime beaucoup mieux le "Still life" anglais. "Nature morte", je trouve ça sinistre. Même si ça donne de très belles choses épurées en photographie, par exemple : http://www.smithphoto.com/still-life/
    Quant à Picasso, la période bleue et la rose, et le retour à l'Antique avant les années quarante, c'est ce que je préfère. Je n'aime pas vraiment quand Picasso s'est mis à faire du... Picasso. Sa boulimie durant ses dernières décennies a tendance à me lasser. Un inventaire de 43'000 œuvres à son décès : trop, c'est trop. Je suis beaucoup plus sensible à l'art du jeune Picasso, attiré par les gens du cirque, les pauvres, la marginalité. Après, quand il est devenu une star surproductive... mmmh... ça ne m'emballe pas vraiment. Mais bon, avec lui, il y en a vraiment pour tous les goûts, il a peint dans tellement de directions...
    Je te souhaite de belles photos tranquilles, et une après-midi fructueuse, chère Dédé!

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