Descente du Christ aux limbes (détail) / Bronzino / Basilica di Santa Croce / Firenze
C'est le mal du solstice, quand arrivent les tout derniers jours, quand tout s'apprête à s'arrêter pour que d'autres choses commencent ailleurs, autrement. C'est un mal un peu sournois, qui arrive sans crier gare. C'est un mal doux tout à la fois. On se surprend à observer un ouvrier sur un toit, avec tendresse, avec prévenance. On est toute étonnée de se trouver rassérénée à le voir, là, tenace, penché sur sa tâche, clouant ses dernières lattes, s'assurant qu'elles seront bien fixées, que la maison pourra compter sur elles pendant les prochaines années. Le mal peut vous saisir ainsi devant un arbre mutilé qui tient à se tenir droit. Ou une libraire avec sa manière bien à elle de boucler des ficelles que peut-être personne - personne d'autre que vous - ne regardera - pardon : ne verra. Le mal du solstice s'installe. Il durera quelques heures ou quelques jours. C'est peut-être la fatigue qui vous rend fragile, sensible à tant de choses qui sont si normales. Mais la normalité évidente, la normalité qui va de soi, la normalité qui efface, est une chose cruelle et c'est pourquoi on souffre - tout doucement - de ce mal tendre et sournois.
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