C'est le soir du vingt-cinq. Le ciel lui parle infiniment. Il lui parle depuis le matin, quand les nuages ont décidé de dessiner sur l'horizon des branches gris de lin et rose bonbon, de danser à la manière des arbres s'adonnant avec prouesse à ce genre d'imitation. Deux voiliers rentrent au port, qui s'étaient fait la malle en douce sur le lac céladon. La journée fut paisible - un silence tendre comme un édredon constellé de quelques apostrophes bon enfant - quelques cris, quelques familles sur les chemins, histoire d'éliminer les trop plein.
C'est le soir du vingt-cinq et la Fête tant attendue tant annoncée est en train de se dissoudre dans les chaumières en même temps que pas mal d'Alka Selzer. On remballe, on entasse, on charge les coffres, on s'embrasse. On s'efforce de gérer les enfants surexcités, déjà frustrés d'avoir été trop gâtés. On se réfugie dans sa voiture, soulagés. Irrités. Embués. Submergés. Écrasés par le trop reçu, le trop donné, le mal compris, le mal entendu. D'un coup, le ciel s'est grisé, la lumière aplanie, l'ampoule grillée et c'est déjà la nuit. Sur les routes, les autoroutes, les phares gambillent.
C'est le soir du vingt-cinq. Les flammes partent à l'assaut du noir et le noir vacille. Son regard va du four aux bougies. Ça sent bon dans la maison. Ça sent bon la magie. Ça sent bon l'espoir rendu et cet espoir n'a pas de prix.
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