mercredi 8 mai 2024

Vivre : redonner vie

 
Production Line - Denim Shirt - 2014 / Huang Po-Chih / The Irreplaceable Human / Musée Louisiana
 
 
Longtemps j'ai donné. Mais quelques documentaires sur le sort des textiles excédentaires exportés en Afrique, via la Croix-Rouge ou diverses associations, montrent que nos fripes, après tant d'autres choses, contribuent à polluer. Ça laisse sceptique quant aux bienfaits de notre générosité. 
La mode du second hand est en train de cartonner. On nous invite à acheter des vêtements déjà portés (parfois proposés à prix très élevés) et peut-être que cette façon d'acheter apaise notre probable culpabilité. La bonne consommation serait d'occasion. Résultat : Les boutiques de dépôt-vente fleurissent. Les stands de fringues d'occase sur les marchés aussi. Je jette souvent un coup d’œil, mais je ne trouve jamais rien : il est rare qu'une pièce de ma taille (40) corresponde à un modèle qui me séduit. Quand je rentre, j'observe ma penderie : tout correspond à ma grandeur (1m76) et à mes choix. Conclusion : c'est chez moi que se trouvent les vêtements à porter et c'est chez moi que ma boutique de seconde main doit être installée. Aucun besoin d'acheter ailleurs (sauf les paires de jeans qui s'usent jusqu'à se déchirer et que je garde comme vêtements de travail). Comme je prends soin des choses et garde un poids stable, les habits acquis il y a cinq, dix et même quinze ans sont toujours à disposition. J'ai décidé de diviser le stock et de générer un roulement sur trois années. En allant piocher au fond d'une armoire après trois hivers ou trois étés, je redécouvre des vêtements que j'avais oubliés et je me sens jubiler : je renouvelle ma garde-robe et je la garde jusqu'à l'usure sans rien dépenser. Et surtout : sans rien gaspiller.

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