jeudi 25 août 2016

Vivre : chagrins d'enfance


Je n'ai pas la larme facile et il est très rare que je pleure au cinéma. Le seul film qui me fasse fondre, à chaque visionnement, c'est l'Incompris de Comencini, un film datant de 1967, excellemment présenté ici.  La première fois que je l'ai vu, c'était dans une petite salle parisienne, pas loin de l'Hôtel-de-Ville.  Je me souviens qu'il m'avait bouleversée. Et puis, j'ai dû le revoir peut-être deux ou trois fois, à des années de distance, et... quel que soit l'époque de ma vie, j'ai toujours fini par pleurer durant les dernières minutes.
Avant-hier soir, il passait sur Arte. Je croyais être blasée, à force. Mais, à nouveau, quarante ans après, j'ai éclaté en sanglots. Comme à la première fois. Cette histoire d'enfance mal aimée et cassée me lacère le cœur.
Le plus étrange, c'est que Lui, qui a la larme facile, surtout quand il est question du chagrin des enfants, Lui qui s'émeut à la moindre bluette et me demande à mi-voix un mouchoir dans la pénombre du salon, et bien, là, en regardant l'Incompris il n'a pas semblé touché le moins du monde. Il est resté les yeux secs, insensible à ce drame.
En revanche, c'était ma peine, sincère, profonde, qui a semblé le chagriner fortement.

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