mardi 30 août 2016

Vivre : let it be / 2



Ils arrivent en mars et repartent à fin novembre
(à rebours des migrations des palmipèdes dans la cariçaie).
Dès leur arrivée et durant tout leur séjour, ils travaillent d'arrache-pied dans leur jardin.
Ils tondent la pelouse deux, si possible trois fois dans la semaine.
La moindre pâquerette a peu de chance de s'en sortir
devant l'acharnement systématique de leur tondeuse.

Ils partent une fois par semaine faire leurs courses au supermarché
munis de leurs dépliants publicitaires
(veillant à ce que leur garde-manger soit toujours dûment rempli).
Le vendredi, sans faute, ils s'en vont buller aux Bains avec une dignité compassée.
Et le dimanche, on les voit défiler, drôles d'oiseaux tout de noir vêtus,
leurs bâtons bien alignés, d'un pas cadencé,
vers leur parcours programmé.

Ils parlent une langue étrangère et gutturale. 
Leurs petits-enfants ne sont pas assez bien élevés.
Leur fils ne sait pas gérer son argent.
Leur belle-fille ne s'est jamais montrée.

Quant à nos bambous, avec leur dégaine ado et leur vitalité,
ils ont le don de les horripiler.

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