jeudi 1 juin 2017

Vivre : face à la mer



"Aucun homme n’est une île, une entité en soi ;
Chaque homme fait partie du continent,
fait partie du tout ;
Si une motte de terre est emportée par la mer,
l’Europe est diminuée d’autant,
comme le serait une presqu’île,
Ou un manoir qui appartiendrait à tes amis ou à toi-même ;
La mort de tout homme me diminue,
parce que j’appartiens au genre humain ;
En conséquence, ne t’enquiers jamais pour qui sonne le glas :
Il sonne pour toi."
John Donne, Méditations, XVII

Les peines des uns et des autres nous touchent car nous sommes reliés les uns aux autres. 
Nous sommes des individus à part entière qui faisons partie d’un tout. 
Ainsi, en nous transformant nous-mêmes, nous pouvons changer le monde.
Jon Kabat-Zinn, Où tu vas-tu es.


Le soir,
ramasser une lolette oubliée, la déposer bien en vue sur la murette.
Et ce fragment de verre, l'ôter tout doucement.
Le soir,
laisser la plage se reposer de la présence humaine.

Rentrer par le chemin qui se perd dans les vignes,
puis longe des champs denses et cacao,
où les plants de courgettes se tortillent d'aise.
Regarder au loin passer des voiliers,
toujours plus de voiliers sans voiles,
toujours plus de grands bateaux, 
de scooters pétaradants sur les routes et les flots
(ce besoin de tout motoriser
comme si nager, lire et ramer
étaient devenues choses trop banales,
par trop ennuyeuses)

Le soir,
écouter le clocher sonner lentement sa vérité.

4 commentaires:

  1. Regarder la mer le soir et entendre le clocher sonner. Des plaisirs simples.

    Comme je te comprends quand tu dis qu'il y a tellement de bruits autour de nous. Le silence fait peur aux gens, je le crains. Comme si dans le silence, ils ressentaient le vide de leur existence... Suis-je un peu dure dans mes propos par rapport à mes congénères?... Je ne sais.

    Même si tu soulignes dans ce post que nous sommes tous reliés, je ressens de plus en plus le besoin de n'entendre que le clocher sonner et les sonnailles dans les prés. Je crois que je deviens de plus en plus sauvage même si le destin de l'humanité me touche profondément. C'est peut-être d'ailleurs pour cela que j'ai envie de m'isoler de temps en temps.
    J'espère que tout se passe bien pour toi et que tu n'écoutes que le silence. Bises alpines.

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  2. Je te rejoins parfaitement dans ce besoin de silence, de nature et recentrage sur l'essentiel. Mais... le fait est que nous sommes tous reliés. Le gamin de 10 ans qui, ce matin, dans la crique tournait autour du yacht de ses parents, dans un zodiaque à moteur, pour s'amuser, contribue à son échelle à la pollution sonore, à celle de la mer, qui nous concerne tous. J'ai constaté que même sur cette petite plage tranquille et bon enfant où je pensais m'être réfugiée en paix, le bruit venait m'atteindre. Alors... j'ai plongé, avec des bouchons dans les oreilles. Cela dit, il fait merveilleusement beau, la vigne pousse de jour en jour, les gens sont adorables (avons reçu des rougets frais pêchés de notre logeuse hier soir). La vie est douce. Bises marines! D.

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  3. La citation que je préfère, c'est la troisième...
    Elle parle de la vie comme je l'aime.
    De silence et de sérénité.
    mais j'aime aussi beaucoup celle de Jon Kabat-Zin.
    Merci beaucoup Dad, pour ce havre de paix.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  4. Merci à toi, Célestine, d'être passée par ici. Je t'envoie les sons du soir : le chant du merle, des aboiements lointains, le son aquatique d'un oiseau inconnu, les récriminations croates d'une mère manifestement fâchée contre sa progéniture, le ruissellement de l'arrosage voisin. Passe une belle soirée!D.

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