mardi 13 avril 2021

Ecouter / Lire : esquisses de sagesse

 

 
Avec son ton léger, avec ses mots simples, l'artiste Pénélope Bagieu, apothicaire de l'âme, s'exprimait dimanche à propos de certaines thématiques intéressantes. Par exemple, la mélancolie :
 
"Quand elle arrive j'aime bien l'accepter et même me rouler dedans. Il faut aller au fond, en écoutant des chansons tristes. Il faut l'épuiser, pour arriver au bout. Et puis, la laisser repartir. La mélancolie ne m'a jamais effrayée. A partir du moment où l'on comprend qu'elle est cyclique et qu'elle a une fin. C'est comme une crise d'éternuement et il faut attendre qu'elle se termine."

A propos de l'échec et de la réussite, l'opiniâtre dessinatrice disait : "L'habitude de l'échec a fait de moi un roc. Pendant longtemps tout était une continuité de demi-échecs et de petites résignations. Ça m'a poussée à me demander ce qui était vraiment important. Est-ce que c'était le résultat et le fait qu'on le valide ? Ou est-ce que c'était le processus créatif qui me rend heureuse ? Donc même si on me dit au final "c'est pas dingue ce que t'as fait", je me dis : "Oui, mais moi, j'ai passé quatre heures géniales à dessiner". Donc ça rend les choses moins graves."
 
Formée également comme enseignante du yoga, la jeune femme a ajouté : "Les sutras, les préceptes du yoga, ce sont  des clefs de vie pour faire en sorte d'être une personne plus agréable pour les autres. C'est une sorte de code de vie, sans qu'il y ait un dogme religieux derrière. On dit par exemple: il ne faut pas voler. Mais ça va plus loin que le simple vol d'un porte-feuille. Parfois tu voles de l'énergie aux gens, tu leur voles du temps en étant toujours en retard. Tu fais chier. Ou alors tu voles quand tu es dans une relation d'amitié et que tu n'es pas présente. Ne fais pas ça : c'est du vol que tu fais. Cela va au-delà des postures et des exercices d'assouplissement. 
Suivre ces sutras, c'est être un maillon dans la chaîne de la société qui ne soit pas un problème pour les autres." (Par les temps qui courent, faire partie d'une grande chaîne et de ne pas être le maillon par lequel la chaîne va casser est une idée qui a de quoi séduire...)
 
La créatrice a exprimé  aussi: "J'ai un naturel heureux. J'arrive assez facilement reconnaître quand je suis en train de vivre un moment heureux et ça peut être après une simple journée passée seule." Elle a terminé par ces mots : "Mon bonheur dépend rarement d'autres gens." Là, on s'incline devant sa sagesse. On l'envie! Revigorée par ses paroles, inspirée par ses images, on remercie Pénélope pour ces quelques remèdes venus à point nommé.

Les culottées Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, 2016-2017, Gallimard BD
Série télévisée, France Télévision, 2020

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