Escalator / 2015 / Lotte Lyon / Albertina / Vienne
Pendant un certain temps, j'ai accompagné des bilans de compétences par groupes de 6 à 8 personnes. La dernière étape du travail consistait pour chaque participant à élaborer deux projets : un réaliste et un idéal. La consigne pour ce dernier était d'éviter de se censurer. Il s'agissait de poser les deux projets, en leur accordant la même attention, de les décrire le plus précisément possible par tous les moyens à disposition (mots, dessins, collages, photographies). Bref, de les traiter avec autant d'égards et de considération l'un que l'autre.
Le plus étonnant, c'est que le projet idéal n'était pas celui qui avait le moins de chances d'aboutir. Bien au contraire. Il fallait toutefois le prendre au sérieux et l'exprimer.
Au cours de ma propre formation, j'avais dû moi-même me prêter à l'exercice et, l'autre jour, tandis que je faisais du rangement, je suis tombée sur mes deux projets. Le projet réaliste, celui qui me paraissait alors à portée de main, n'a toujours pas été réalisé, ne le sera probablement jamais, car il ne me paraît plus vraiment pertinent. Mon projet idéal, en revanche, le rêve absolu, auquel je me serais interdit de croire s'il n'y avait eu cette figure imposée, s'est réalisé moins de deux ans après que je l'avais décrit, esquissé et présenté oralement à mes camarades.
Oser et exprimer : le premier pas pour réaliser. Le reste... le reste appartient aux secrets cheminements de nos désirs palpitants.
J'aime beaucoup ton billet dans la mesure où ce moyen pédagogique permet d'exprimer voire de révéler nos désirs les plus profonds en termes de réalisation de soi-même dans un engagement ou une action, un métier etc.…
RépondreSupprimeril y a pas mal d'années, je devais avoir 25/30 ans, au cours d'un stage de formation il y avait quelque chose de comparable.
Dans mes 40 ans (la fameuse crise sans doute ? ?) j'ai librement décidé de changer d'orientation professionnelle à 180° et j'ai retrouvé de fortes analogies avec mon rêve idéal de l'époque… j'ai vraiment été très heureux dans ce nouveau métier jusqu'à ma retraite. (ce qui ne veut pas dire que tout a parfaitement baigné dans l'huile tout le temps… ).
Il faut prendre au sérieux nos aspirations profondes même si elles semblent impossible à réaliser.… Apparemment…
Je trouve que la photo illustre bien le sujet. En plus le plafond est « amusant » !
Apparemment, c'est le terme approprié.
SupprimerPrendre ses rêves au sérieux : voilà une chose à apprendre aux enfants. Il y a cette expression horrible : "Tu rêves!" pour démolir la moindre tentative de solution provenant de qqn. Il ne s'agit pas de prendre ses rêves pour la réalité. Mais d'y croire. Nuance. Ce qui me fascine, personnellement, ce sont les chemins secrets que mettent en place notre psyché, notre organisme, notre âme pour parvenir à leurs fins. En fait, il s'agit d'exprimer et d'avoir confiance en la vie!
PS : oui, Lotte Lyon a aussi fait des esquisses avant que ses "escaliers" soient peints dans le musée Albertina à Vienne.