Michele Balugani / Dalle tenebre alla luce / MANF / 2018 / Ferrara
Quand on croise la femme et qu'on lui demande comment elle va, elle affiche un sourire vaillant : "Il faut bien faire aller". Pas question d'exprimer la moindre tristesse ou la moindre émotion. Son époux est toujours hospitalisé. Elle ne l'a pas revu depuis près d'un mois. Elle vit seule cette épreuve, retranchée entre ses quatre murs, loin de toute famille (peut-être à cause des mesures anti-Covid, ses enfants ne sont pas venus la voir). Comme sa maison aux volets fermés, elle refuse de montrer autre chose qu'une façade. Elle exhibe ce qu'elle veut que les autres voient : une attitude forte, presque crâne, une normalité lisse. Son mari devait rentrer, n'est toujours pas arrivé. Elle refuse d'en discuter. Elle semble dire au monde extérieur "Occupez-vous de vos affaires. Je n'ai pas besoin de quoi que ce soit." A-t-elle seulement jamais su parler d'elle et de ses désarrois ? A-t-elle jamais su pleurer ? Demander ? Partager ? Dire ou admettre équivaudrait-il à s'effondrer ? Aurait-elle peur de s'écrouler ?
Une autre, on lui aurait pris la main, on aurait trouvé des mots. On regarde la femme partir vers sa solitude, vers sa vie cloîtrée. Pour certains parfois, la seule chose qui leur permette de tenir est de s'appuyer sur un mur de rigidité.
Never explain, never complain.
RépondreSupprimerCela s’apprend dès l’enfance pour contenter ses parents et devient un mode de fonctionnement.
A l’âge adulte, la société prend le relais: par de faille surtout. Perfection, perfection....faillir mettrait en péril l’image construite mais que de souffrance derrière le masque. Le propre de ceux qui pleurent sous la douche ou sur leur oreiller.
Belle soirée.
Oui, se protéger derrière une vitre. Rester à l'abri. Mais malheureusement rester à l'abri de la vie aussi.
SupprimerIci le paysage est saturé de chants et de lumière. douce soirée.