vendredi 4 février 2022

Vivre : voyages express

Ville de Berne / années 1920
 
Devant la place de la gare, les deux hommes se sont approchés, suivis par leurs immenses valises qui roulaient sur l'asphalte avec des bruits de locomotive. Ils nous ont demandé en anglais avec un fort accent slave : "Qu'y a-t-il à voir dans cette ville ?" Avant de préciser : " Nous avons trente minutes à disposition". Visiter Berne entre deux trains ? Bouger au lieu de rester attendre sur un quai  ? On a hésité à les envoyer devant le Palais fédéral et la Banque nationale en ce jour de marché. Ils seraient rentrés en disant que la Suisse est un minuscule pays où l'on stocke des choux et d'immenses quantités d'or sur une banale place carrée. On a failli les envoyer voir les ours, mais les ours, emblèmes de la cité, en cette saison sont encore au fond de leur tanière en train de roupiller. Alors, on leur a indiqué la rue qui menait tout droit à la vieille ville, ses fontaines colorées, ses horloges dorées, ses badauds évoluant au ralenti. 15 mn aller et 15 mn retour. Oui, ça pouvait se faire.
En les regardant prendre la direction indiquée, soigneusement évités par des passants craignant pour leurs mollets, j'ai pensé à la fameuse citation de Woody Allen : "J'ai suivi un cours de lecture rapide. J'ai lu Guerre et Paix en 20 minutes. Ça  parle de Russie."
 

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