Pendant dix jours, nous avons déménagé, réaménagé, arrangé, organisé, accompagné, expliqué, expliqué encore, traduit, dessiné, cherché, téléphoné, contacté, nettoyé, expliqué une nouvelle fois, fourni des repères, posé des limites, effectué des démarches, réparé la plomberie de la cuisine qui s'était bouchée, adapté nos horaires, lavé, orienté. Bref, nous qui n'avions accueilli ici que des invités pour un maximum de trois jours, des personnes dont l'amitié nous faisait chaud au cœur durant les longues soirées passées à deviser, avons tenté de mettre en place une cohabitation avec de parfaits étrangers, parlant des langues étrangères et dont tout nous séparait, âges, formations, rythmes et intérêts.
Au bout de dix jours, il faut bien l'admettre, on était épuisés. Une fatigue qui n'était peut-être pas tant physique que mentale et psychique : nous avions essayé de nous sentir encore chez nous tout en permettant à d'autres de se sentir un peu chez eux.
C'est alors que nous sommes partis, trouver refuge sous les grands marronniers. La maison carrée, ample, nous a ouvert les bras. Nous nous sommes sentis accueillis, hébergés, et, face aux vallonnements jaunes et mauves de la Haute-Provence, nous nous sommes assoupis, rassérénés.
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