dimanche 31 juillet 2022

Vivre : il y a dans l'été

 
Abbaye de Silvacane / 2018
 
Il y a dans l'été ce sentiment de vide qui s'invite soudainement, des places de parcage miraculeusement libres, des commerçants somnolents, des librairies désertes et des mises en attente qui durent trop longtemps. Il y a sur les étals des fruits qui n'en finissent pas de se languir et des cageots qui désespèrent de trouver preneur.
Il y a dans l'été un besoin subit d'accélérer le temps (un besoin qu'on méprise habituellement, qu'on rejette absolument). Une envie folle d'aller rejoindre autre chose, quelque part, ailleurs. Une incitation à aller boire d'autres verres sur d'autres terrasses, devant d'autres paysages, d'autres silhouettes, d'autres babillages.
(quels nécessités à assouvir ? quelles réalités à fuir?)
Il y a aussi dans l'été une invite à se recentrer, se retrouver, se réinventer. Il y a des crayons qui attendent de larges feuilles qui sauront leur rendre le goût d'esquisser, il y a des formes et des couleurs - des verts très turquoise, des grenats très framboise - qui ne demandent qu'à se faire remarquer. Il y a une urgence de l'été, entre vigueur et repli, une aspiration à être une multitude de choses en même temps. L'été : la saison des infinis tiraillements. 

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