samedi 26 novembre 2022

Vivre : l'attente


 

Pas fan de Noël, absolument pas. Je n'aime ni les magasins bondés, ni les cadeaux trop vite et trop mal castés, ni les dépenses inconsidérées (ces festivités à la chaîne tellement anticipées, qu'on finit par s'en lasser avant de les avoir savourées). Ni les familles tout sourires qui font tout bien dans la tradition (images d’Épinal, dinde aux marrons, bûche et enfants blonds), ni le fait que des tas de gens vont se sentir exclus (qui vont penser à tout ce qu'ils n'ont jamais eu ou à ce qu'ils n'auront plus). Quant au sens profond de la Fête, cet espoir de renaissance qu'on nous refourgue chaque année, il sent de plus en plus le réchauffé.

Pas fan de Noël, mais l'idée que ce sera juste dans un mois me met dans un étrange état. C'est peut-être une piqûre de rappel, l'enfance qui remonte par bribes et se réveille. C'est peut-être la nuit qui tombe beaucoup trop vite sur un trop-plein de lumières. C'est un bizarre magma :  une douleur lancinante rappelant les hivers d'autrefois, l'illusion qui pulse au risque d'être déçue, le rappel d'un bonheur perdu. C'est ce temps suspendu, c'est une pause attendue, l'audace d'espérer quelque chose de fou, c'est la possibilité d'un rêve. Oui, c'est peut-être simplement cela : le symbole du Père Noël quand on s'aperçoit qu'on n'a jamais cessé d'y croire, dur comme fer, qu'on veut lui écrire et que cette année encore on scrutera le ciel pour ne pas le manquer quand il se présentera.

2 commentaires:

  1. Je te rejoins globalement dans ce que tu exposes. Les deux paragraphes. Sur le premier je suis très distant et presque étanche. L'ambiance de fête factice ne m'intéresse pas et je ne fréquente aucun lieu de ce genre. Le jour de Noël se passera en tête-à-tête avec ma dulcinée (pour des raisons de calendrier) et je trouve cela très bien. On va se programmer un concert avec des CDs et un repas simple mais savoureux. Je céderai à la tradition de la bûche de Noël à condition qu'elle soit avec une crème pralinée bien grâce et calorique !… (Faudra la commander par ce que ça ne se fait plus).

    Sur le deuxième paragraphe me reviennent chaque année des souvenirs d'enfance des Noël à la campagne avec bien de la neige, 3 km à pied dans le froid pour aller la messe de minuit. Et au retour le déballage des cadeaux agrémenté d'une sorte de pré petit déjeuner copieux avec des belles grosses tranches de « pain gâteau » et du chocolat chaud.

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    1. J'adore ton commentaire en 2§. Ce que j'en comprends, c'est que chacun doit se réapproprier "son" Noël. Et foin des diktats et des conformismes en tous genres.
      Noël se vit en deux mouvements : l'extérieur, le social // l'intérieur, l'émotionnel. Ces deux mouvements coéxistent en nous en permanence, mais particulièrement lors de ces "Fêtes" programmées et imposées. C'est important de savoir les vivre comme on l'entend et comme on le sent. Pourquoi l'expression toute faite de "joyeux" ? Pourquoi pas : paisible, harmonieux, reposant, créatif ou que sais-je ? ou pourquoi pas tout simplement rien ?

      (j'adore aussi la bûche bien "grâce"!!!) toute belle journée!

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