lundi 28 août 2023

Vivre : still life / 136

 

 
Il y a les années sans. Il y a les années avec. En cette année chaude et passablement arrosée, les arbres et les plantes ont donné comme jamais. Longeant les vignobles, on découvre des plants débordants de grappes voluptueusement suspendues. Pas un cep qui ne soit surchargé de fruits jubilant parmi les feuillages luxuriants, pas un grain moisi, pas de déchet au sol. Entre les jardins, comme tout arrive en même temps, tomates, concombres, poires, courgettes s'échangent dans une valse permanente. Il y a fort à faire pour cuisiner, mettre en pot, congeler. Un plaisir des yeux, un plaisir des sens. 
Les deux pruniers s'en sont donné à cœur joie. A les regarder on ne pourrait se figurer les tout petits arbrisseaux chétifs arrivés ici il y a une dizaine d'années. Stimulés par la proximité de la forêt, on dirait qu'ils veulent maintenant se mettre en compétition avec les sapins, les divers feuillus d'à côté, et surtout le vieux châtaignier.
Nous, face à cette manne 100% bio, kilomètre zéro, on a commencé par remercier les divers pollinisateurs qui ont vraiment bien fait le job. Puis on a partagé avec les oiseaux, avec les insectes, avec la faune qui vient roder (pas avec les voisins : ils ont tous un verger). Enfin, on a cueilli. On a cueilli encore. On cueille toujours. Les yeux remplis de gratitude, les mains tendues, l'estomac enthousiasmé et les bras prêts à touiller, nous voici tels des Kali prêts à tout transformer.
 
 

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