Madonne à la grenade (détail) / Jacopo della Quercia/ 1303-1306 / Museo della Cattedrale / Ferrare
Considérer ce qui nous manque, ce dont nous croyons manquer.
Considérer ces vides en nous que nous pensons devoir combler.
A les examiner longuement, ces manques, nous pourrions découvrir
que nous sommes remplis de mondes ignorés et de mondes à conquérir.
Dès lors, nous pourrions chérir nos manques, en prendre le plus grand soin.
Ils ne font que parler de nous, nous poussent vers nos véritables besoins.
(peut-être devrions-nous garder tous nos manques dans des écrins ?)
Avec le temps, ce qui nous manque finit par tomber à l'eau et se dissoudre, mais à condition, comme le disait Lacan, de ne pas céder au désir. Juste l'observer et l'exprimer sans le saisir. C'est difficile, un chemin en soi. La livre vie du désir est l'écrin.
RépondreSupprimerMerci pour ces pensées matinales qui construiront une journée accomplie.
Bien à vous.
Alban
A vrai dire, ce qui m'a inspiré ce billet, c'est la perception fugace d'un aspect de ma vie en termes de manque. Combien de fois ne pensons-nous pas qu'il nous faudrait absolument quelque chose de plus pour être accompli ? Or, en examinant ce qui nous manque, nous trouvons que ces "vides" ou ces "incompétences" sont remplis d'expériences (les expériences de notre vie). Exemple basique et concret : si je ne sais pas voyager, c'est que pendant ce temps-là j'étais occupé à me faire reconnaître dans mon métier. Si j'étais occupé à me construire une situation professionnelle, tandis que d'autres partaient sac au dos, c'est que mon histoire m'a amené à cela. Si c'est dû à mon histoire, voyons donc ce qui l'a forgée. Etc.Etc. Et, de fil en aiguille, on se découvre et on découvre des trésors, le récit passionnant et banal et humain de notre passionnante et banale et humaine vie. Il n'y a pas de manques, il y a défaut de reconnaissance. Il faut s'aimer non malgré, mais avec nos manques. Belle après-midi.
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