Evgeinia Lemberg. La jeune fille au Leica / Alexandre Rodchenko / Musée de l'Elysée / Lausanne
Certes, il y a la solitude honnie. Le sentiment terrible et éprouvant de se sentir isolé, différent, exclu (comme tous les sentiments, chargé d'une indéniable subjectivité, car certains nomment isolement ce que d'autres appelleraient autonomie).
Cependant... il y a aussi le bonheur immense et consolant de parcourir des rivages sauvages où la créativité trouve à se développer, de prêter l'oreille aux chants des feuillages, de voir devant soi se dérouler un long tapis d'heures bénies, d'heures amies.
Cependant... il y a aussi le bonheur immense et consolant de parcourir des rivages sauvages où la créativité trouve à se développer, de prêter l'oreille aux chants des feuillages, de voir devant soi se dérouler un long tapis d'heures bénies, d'heures amies.
Comme Térence, rien de ce qui est humain ne m'est étranger. Il n'empêche que ma préférence va à ces moments doux où l'esprit et le corps voguent de conserve et s'autorisent largement à voler.
La jeune fille au Leica ne cesse de m'inspirer. La photo, ce mélange d'ombre et de lumière, exprime tout : l'absence rigoureuse de facilité allant de pair avec le désir de s'élancer, de découvrir, de capter.
*Le titre est emprunté à un beau livre de Jacqueline Kelen.
La jeune fille au Leica ne cesse de m'inspirer. La photo, ce mélange d'ombre et de lumière, exprime tout : l'absence rigoureuse de facilité allant de pair avec le désir de s'élancer, de découvrir, de capter.
*Le titre est emprunté à un beau livre de Jacqueline Kelen.
C'est magnifiquement écrit, tout en rythme et ne sensibilité.
RépondreSupprimerL'enfer me ment et la solitude est vive lorsque je me crois isolé. Mais lorsque je comprends qu'il n'en est rien, soit quand je saisis que je suis relié, alors la solitude devient mon amie et déploie pour moi ses ailes.
Bien à vous.
Alban
Vous savez résumer mieux que moi ! Krishnamurti avait écrit de belles choses là-dessus : https://www.youtube.com/watch?v=GnLEyUW_wQQ Pour ne pas parler des classiques, Pascal, Montaigne. Apprendre à être seul sans culpabiliser, sans déprimer est un sacré challenge ! C'est aller à contre-courant de la plupart des comportements admis. En société, à peine vous voit-on un peu à l'écart qu'on vient vous rechercher ("viens, ne reste pas seule") comme si se retirer un moment était une tare ! Savoir être seul est une force, à condition d'en payer le prix. Belle après-midi.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimervous avez parfaitement saisi l'une de mes sources favorites d'inspiration en citant JK ; il y a aussi les écrits apocryphes des pères du désert auxquels il faudrait retourner plus souvent. Le premier distingue radicalement le sentiment de l'état de solitude. Nous sommes seuls et ne pas saisir cette donnée du réel est la racine du moi et de ses souffrances.
Oui, vous avez raison, il y a un prix à payer et le comprendre c'est déjà se faire rembourser.
Belle journée.
Alban
Les écrits apocryphes des Pères du désert ? Je ne les connais pas. J'ai claqué la porte du catholicisme à 15 ans, submergée par l'ennui, écœurée par l'hypocrisie, et depuis je ne retourne dans les églises (souvent) que pour admirer les chefs-d'œuvre que le clergé et ses commanditaires y ont déposés. Quand on me dit : "annonciation" j'ai tout plein de fresques en mémoire, quand on me dit : "Assomption" je vois le Titien et si on évoque Dieu je pense à sa main tendue dans la Sixtine. Peut-être que ces écrits apocryphes pourraient m'intéresser à présent, qui sait ? Belle fin de journée.
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