vendredi 20 septembre 2019

Vivre : Nord-Est



Portrait d'enfant avec petit cheval / peintre anonyme / musée d'ethnographie / Udine

Retrouver le fil, le Nord.
Repasser par l'enfance.
Remonter la filière des sens.
Les saveurs, les odeurs.
La campagne et ses silences. 
Les ciels, immenses. 
Pas une once de vulgarité. 
A perte de vue, le maïs.
Son univers de placidité.
La femme m'a fixée. Elle a dit : "... une si forte nostalgie...". Je n'avais pas encore compris que je portais en moi des brassées de souvenirs, qui cognaient et demandaient à resurgir. Elle, l'inconnue aux yeux clairs, à peine avais-je prononcé trois phrases, qu'elle avait tout saisi.

8 commentaires:

  1. "Ne pas perdre le Nord". Pour toi, cela ne signifie pas te situer par rapport à l'Etoile polaire mais bien à cette région dans laquelle tu as tous ces souvenirs. (Enfin, je fais une hypothèse en regardant notamment la légende de la peinture et en situant Udine dans cette belle Italie). Pour moi, les souvenirs d'enfance, ce sont ces montagnes que j'aime tant, ce clocher au milieu du village, les cloches des vaches dans les prés et ces hivers si longs. Chaque fois que je retourne là-bas, je suis envahie d'émotions.

    Passe une belle fin de semaine et profite du soleil. L'automne semble s'installer. Bises alpines

    RépondreSupprimer
  2. C'est une chance, je crois, de pouvoir continuer de vivre tout près des lieux de son enfance - quand elle a été heureuse. Je comprends ton amour si grand pour la montagne et la culture de ses habitants (j'ai relu récemment les deux BD de Cosey et y on sent son affection pour le Valais.Je pense que ces BD renferment parmi ses plus beaux dessins).
    Oui, je suis née au Nord du Sud (raison pour laquelle je suis blonde et mesure 1,75). Une région proche de la Slovénie, qui fut naguère très pauvre et compte actuellement parmi les plus riches d'Italie Une région dynamique, besogneuse, entreprenante, qui, hélas, accueille volontiers les nombreux touristes autrichiens et allemands attirés par ses beautés, mais un peu moins les migrants. Mais... ce désolant constat, on peut le faire quasiment n'importe où, en Europe et dans le monde, n'est-ce pas ?
    Ce retour passé à écouter bruisser le vent dans les champs de maïs, à dévorer polenta et salciccia, à rêver d'un air pur et léger, fut un ravissement. Belle soirée. Beau WE.

    RépondreSupprimer
  3. Les deux BD de Cosey sont " A la recherche de Peter Pan", dont j'adore la couverture du tome I.

    RépondreSupprimer
  4. Lorsqu'on repasse par l'enfance, ce sont souvent des des « lieux » où nous sommes conduits. Ceux-ci sont peut-être totalement nécessaires à nos évocations.
    Il en va ainsi pour mes propres voyages en enfance, et je le constate souvent pour d'autres. Des endroits, plus que des personnes. Même si celles-ci ne sont évidemment pas étrangères au paysage.
    J'ai trouvé ce texte très beau de nostalgie émouvante et de simplicité.

    RépondreSupprimer
  5. Les lieux sont d'une importance extrême. Ceux de notre enfance, nous les avons connus avant le langage, avant les mots. Ils sont donc porteurs d'émotions, de sensations. Ils drainent des flots de souvenirs, et ces souvenirs peuvent remonter à ce qui a précédé notre naissance. Les senteurs perçues aujourd'hui sont les mêmes que celles d'autrefois, elles peuvent nous rattacher à nos parents, à nos ancêtres par un fil invisible et néanmoins solide .. C'est pour cela qu'il n'est jamais innocent de retourner sur les lieux de son enfance. Ils sont imprégnés d'une chaîne ininterrompue de sensations à travers l'histoire en général et notre histoire personnelle.
    Le texte ne pouvait être que très très simple : là-bas, les lignes sont droites, les ciels purs et les gens taiseux.
    Merci pour ce passage et belle soirée.

    RépondreSupprimer
  6. C'est pour cela aussi et sûrement que j'aime tant me retrouver dans la petite maison bleue dans ce petit village de la Breure, et que j'ai écrit ce billet sur les racines. Lorsque je suis là-bas, je suis chez moi. C'est ma terre, mes racines. Ma mère y a vécu jusqu'à l'âge de 17 ans, elle est née dans ce village. Et j'ai vécu de si belles choses avec mes parents, mon frère, ma soeur en cet endroit qu'il en est encore imprégné. Récemment, je disais à mes enfants que plus tard, s'ils le désiraient, ils pourraient vendre notre maison actuelle, mais la petite maison bleue, cela me ferait tellement plaisir qu'elle reste dans la famille... Après, ils feront comme ils pourront...
    Bonne soirée, chère Dad, et un beau week-end.

    RépondreSupprimer
  7. ah! les maisons! les histoires de maisons! elles me vont droit au coeur et ta petite maison bleue me parle intensément. Je ne l'ai jamais écrit ici mais ma terre natale a subi un important tremblement de terre en 1976, l'année où est mort mon père, l'année où est mort mon chien, l'année où tout s'est écroulé. Avoir vu son village et sa région réduits à des tas de pierres permet de reconnaître intensément la valeur d'un toit et d'une maison.
    Tout beau WE à toi, bien chère. Profite de ce bel automne.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce doit être traumatisant de voir son village, sa région réduits à des tas de pierres. Il doit falloir ensuite non seulement reconstruire les maisons mais se reconstruire soi-même.
      Beau week-end à toi aussi, Dad.

      Supprimer