Détail de Maestà / Lippo Memmi / Pinacothèque / Sienne
Enfant, je croyais dur comme fer qu'il existait, et qu'il me protégeait, et qu'il me surveillait (sans pour autant aller jusqu'à balancer). Puis, au fil des années, ma conception rationnelle a pris le dessus. J'ai converti dans mon esprit l'image ailée avec des notions telles que "sagesse" ou "sagacité". J'avais envie de sourire en constatant chez certains comme un engouement, quand ils se procuraient des figurines ou des reproductions.
Mais il m'arrive d'y repenser, à ces anges qui sont censés veiller sur nous. Leur accès aux non-dits, à tout ce que les êtres gardent par-dedans eux en fait de précieux alliés. Ils peuvent tout comprendre, tout légitimer. S'il existait, de quoi le mien aurait-il l'air ? Trouverait-il que je lui ai donné beaucoup à faire ou alors qu'il a été relativement cool de m'assister ?
Certains jours, certaines heures, quand je sens un souffle me caresser, quand un objet tombe sans raison, ou que surgit un bruit non identifié, je me dis que... c'est peut-être lui ... Ou pas. Dans ce domaine, comme dans tant d'autres, il n'en va pas de ce qui est, mais de ce que tu crois.
Ange, mon bel ange, si tu existes, je te remercie pour toutes les fois où tu m'as sauvé la mise. Et si tu n'es que pure invention, bel ange, alors c'est la Vie qu'il faudra remercier, pour ce qu'elle a donné, pour tout ce qu'elle permet d'inventer.
(Revoir "Les ailes du désir". Absolument. Les premières minutes, surtout, quand les anges sont présents, entendent tout, voient tout, circulent parmi les humains dans la plus totale transparence.)
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