vendredi 8 septembre 2023

Vivre : se refuser à finir

 
Monumental Brooke with Beachball / Carole A. Feuermann / Biennale Venezia 2017
 
Avant-hier, K. m'a accueillie au bord du bassin, avec un "Profitons des derniers jours!". Elle a prononcé en souriant ces mots innocents, mais je l'ai soudain détestée. J'ai bougonné un vague "Quinze jours encore" avant de plonger. La fermeture de la piscine est chaque année une torture que je me refuse à anticiper. Quatre mois, c'est trop peu, c'est la crise assurée (inutile de m'imaginer aller barboter en hiver dans un espace clos, rempli d'échos, empestant le chlore et suintant l'ennui cadencé). Heureusement, aujourd'hui, je suis tombée par hasard sur le livre de Chantal Thomas, L'étreinte de l'eau, une série d'entretiens avec Fabrice Landreau, un régal que je me réjouis d'entamer. En le feuilletant, j'y ai découvert à la toute fin, une pépite apte à me consoler, un passage du livre de Julie Otsuka, Ligne de Nage :
  
C'est comme si on volait. Le plaisir pur d'être en mouvement. La disparition de tout besoin. Je suis libre. Soudain vous planez. A la dérive. Plongée dans l'extase. L'euphorie. Dans le bonheur qui nous ravit, telle une transe. Et si vous nagez assez longtemps, vous ne savez plus où finit votre corps et où commence l'eau, la frontière s'estompe entre vous et le monde. C'est le nirvana
 
Là, je me suis retrouvée dans mon univers. Julie Otsuka, quel bonheur de vous découvrir ! J'ai hâte de vous lire et ce qui est sûr, c'est que cette lecture m'aidera à traverser une des plus mauvaises passes de l'année.

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